Visiblement, les étudiants de l’Institut supérieur de technologie Telico Mamou, traversent d’énormes difficultés depuis maintenant plusieurs années. Au cours d’une immersion faite ce mardi 7 mai 2024 au sein de cet établissement d’enseignement supérieur par notre correspondant régional, ils sont nombreux ces futurs cadres du pays qui n’ont pas manqué d’adresser leurs cris de cœur aux autorités de la transition.
Ces étudiants, rien que des jeunes, ont interpellé l’Etat sur leurs conditions de vie précaires. Ils invitent le Gouvernement à penser à leur situation au sein de cet institut, en ajoutant un deuxième bus à celui déjà existant, mais insuffisant à leurs yeux pour leur transport.
‘’En premier lieu, je vais parler du transport. Déjà, le transport de moto-taxi est tellement cher, surtout pour ceux qui sont éloignés de l’institut. Et ici, pour nous étudiants, il n’y a qu’un seul bus et parfois, il ne fait que deux tours. Ce qui fait qu’on rate souvent des cours. Par exemple, moi, je quitte à hôrê fello chaque matin pour être là. J’emprunte la moto, je paye 6.000, parfois 7.000 ou 8.000 francs guinéens. Parce que comme je vous l’ai dit, le bus fait souvent deux tours, où tu viens trouver que c’est déjà rempli, parce qu’il est très petit.
Nous sommes à Mamou ici loin de nos parents, la ville estudiantine est très, très difficile. Mes amis et moi, nous cotisons parfois pour acheter à manger. Et si on n’a pas d’argent, ont est obligés de rester comme ça, parce qu’on ne peut pas aller aussi se prostituer. Nous sommes des intellectuelles et cadres de ce pays. Même aujourd’hui, j’ai tapé à pieds avec certaines amies. L’État n’a qu’à nous aider à avoir un deuxième bus, celui qui est là est très petit et nous sommes nombreux’’, a lancé Fatoumata Binta Diallo.
Au-delà du problème de transport qui se pose, cette étudiante évoque le cas du logement qui devient de plus en plus cher dans la ville de Mamou. Pour se trouver une chambrette, Fatoumata Binta Diallo a passé des jours de galère.
‘’Nous sommes confrontés aux problèmes de logement. L’intérieur du pays n’est pas comme avant. Actuellement, quand tu viens pour étudier, tu vas marcher, marcher, jusqu’à te fatiguer, pour avoir une chambrette où passer ton séjour. À cela s’ajoute le prix de la location qui est très exorbitant’’, a déclaré cette étudiante en technologie des équipements bio-médico de L’IST de Mamou.
De son côté, Moïse Lamah, un autre étudiant, traverse la même réalité. Depuis plusieurs années maintenant, il dit être confronté à de nombreuses difficultés au sein de l’Institut supérieur de technologie Telico de Mamou.
‘’Par rapport à la vie que nous étudiants menons ici, il y a un problème de bus. Pas parce-m qu’il est complètement gâté, mais le nombre de personnes qu’il doit prendre est très réduit. Et quand vous regardez ici, nous sommes à un effectif très élevé. Les autorités n’ont qu’à nous aider, c’est une doléance, afin que l’institut puisse gagner un autre bus plus grand que ça.
Autre difficulté, c’est par rapport à la question de la laïcité. Comprenez avec moi que la préfecture de Mamou est une ville à majorité musulmane. Maintenant qu’est-ce qui se passe ? Il arrive souvent et ça beaucoup de mes amis peuvent vous le confirmer, c’est que quand vous partez dans certaines familles pour chercher le logement, même s’il y a une location, on vous demande d’abord si vous êtes musulman. Si vous êtes chrétien, on vous refuse. Mais ceux et celles qui font ça, ne vont pas vous dire ouvertement c’est à cause de ta religion, mais plutôt, ils vous disent de passer après. Et quand vous venez, on vous dit quelqu’un d’autre l’a occupé. Sinon, on t’impose un prix qu’eux-mêmes savent en tant qu’étudiant que tu es, tu ne peux pas payer. Mais juste pour te refuser la chambre.
Alors, certes, ces pratiques ne peuvent pas finir complètement au sein de la société, mais je pense que si l’Etat arrivait à construire des dortoirs au sein des universités et instituts, je suis sur et certain que nos difficultés vont diminuer très considérablement. Mais surtout pour le moment qu’on nous aide à avoir un second bus, mais plus grand’’ a-t-il interpellé Moïse Lamah.
Depuis Mamou, Ibrahima Molota SOUMAH, pour Lerevelateur224.com.
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