Dans le but de lutter ou de prévenir les maladies bucco-dentaires en République de Guinée, le Ministère de la santé et de l’hygiène publique, à travers le programme de la santé Bucco-dentaire, en collaboration avec l’Association des ressortissants et des amis de Mamou en France (ARAMF), organise du 02 au 08 mai prochain, des journées de conférence-débat. Une conférence-débat sur l’implantologie et la sensibilisation à l’hygiène Bucco-dentaire.
Le coup d’envoi de ces journées a été donné ce jeudi 2 mai 2024 par les autorités sanitaires à l’hôpital national Donka. C’était en présence des cadres du ministère de la santé et des responsables dudit hôpital. Dans son discours de circonstance, Thierno Abdoulaye Bah, Représentant de l’association des ressortissants de Mamou en France basé en Guinée, est revenu sur la genèse de cette initiative.
‘’L’idée vient d’un ami, du nom d’Ibrahima Diaw qui vit en France. Il avait une maladie bucco-dentaire. Donc, il a été pris en charge dans la clinique de Dr. Nahaon. Il a demandé Dr. Nahaon s’il peut venir en Guinée pour faire une conférence-débat, une formation pour les chirurgiens dentistes et aussi faire des implants. C’est ainsi que Dr. Nahaon a accepté de venir en Guinée. Comme je suis au niveau local, nous avons ensemble collaboré, on a mis en place une équipe dynamique sous la coordination du Prof. Rafiou Diallo qui nous a beaucoup facilité les choses. Avec Ibrahim Diaw qui est en France, il a tout coordonné. Nous avons pu mettre en place tout ce qui nécessite pour le déplacement du Dr. Nahaon. Aujourd’hui, nous sommes à la deuxième phase: le matin, il y a eu consultations des patients qui ont été sélectionnés. Maintenant, nous sommes à la phase de la conférence-débat, et demain, nous serons à l’école Dixinn centre1 où nous allons aussi sensibiliser les élèves sur les risques de cette maladie’’, a-t-il indiqué.
De son côté, Prof. Rafiou Diallo, coordinateur du programme de la santé Bucco-dentaire et du service de chirurgie en odontostomatologie et Chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital national de Donka, s’est réjoui de cette initiative qui vient à point nommé, car dit-il, ‘’les problèmes des maladies bucco-dentaires constituent une épidémie silencieuse’’
‘’Nous organisons du 2 au 8 mai des sessions de formation qu’on commencera par une conférence-débat à l’intention des chirurgiens dentistes du pays pour les initier à l’implantologie, renforcer les capacités de ceux qui ont déjà été initiés. En plus de cela, la particularité de cette session, c’est que nous allons faire des sessions pratiques. Donc, nous allons amener les chirurgiens dentistes à s’approprier de cette nouvelle technique de prise en charge des édentassions de façon générale qui est très développée en occident et aux États-Unis.
Mais nous avons aussi l’intention de développer en Guinée notamment, à l’hôpital national de Donka et pourquoi pas dans d’autres hôpitaux régionaux. C’est pourquoi, nous avons élargi cette formation à tous les chirurgiens dentistes qui sont instruits dans cette formation. Ils vont alors bénéficier non seulement de la conférence, mais aussi de la formation pratique. Parce que sur le terrain, la situation est très inquiétante. Étant le coordinateur de la santé bucco-dentaire et enseignant, je sais ce qu’on traverse quotidiennement. Par jour, on peut voir autant de tumeurs qu’on ne voit nulle part, sans parler des complications des infestations dentaires qu’on aurait pu prévenir par un brossage ou par des consultations simples chez le chirurgien dentiste. Les problèmes des maladies buccodentaires constituent une épidémie silencieuse. Si cette notion avancée par l’OMS est valable pour beaucoup d’autres pays, mais elle est plus valable pour la Guinée. Donc, il faut qu’on conjugue des efforts à tous les jours pour qu’on puisse ensemble nous donner la main afin de lutter contre ce fléau”, a-t-il affirmé.
Poursuivant, Prof. Rafiou Diallo a laissé entendre qu’en plus de cette session de formation et de conférence-débat, la sensibilisation dans les écoles sera au menu.
‘’Vous savez, la santé bucco-dentaire doit être enseignée, particulièrement les techniques de brossage des dents. Ces techniques doivent être enseignées dans les écoles, afin que cette génération montante, s’approprie des techniques correctes de brosser les dents, afin d’éviter les complications que nous rencontrons régulièrement en clinique. Donc, nous visons les écoles pour pouvoir former les élèves. Un enfant bien formé, il va rependre cette formation dans sa famille, autour de ces amis qui n’ont pas eu l’occasion de venir participer à cette formation. Nous savons bien que l’enfant est meilleur communicateur. Par conséquent, l’objectif de ce projet, est non seulement de former les chirurgiens dentistes, mais aussi, de former les enfants en technique de brossage en faisant la distribution des brosses à dent pour que ces enfants là puissent répertorier ça dans leurs différentes familles’’, a-t-il indiqué.
Prenant la parole, Dr. Jacques Nahaon, conférencier venu de la France a, tout d’abord remercié les autorités sanitaires guinéennes pour leur collaboration, avant de revenir sur les différentes thématiques qui seront abordées durant ces journées.
‘’Ma venue en Guinée est due à ma rencontre avec Ibrahima Diaw qui est le représentant des ressortissants de Mamou en France. C’est un des patients que j’ai soigné et un jour, il a exprimé son envie de venir évoluer la santé bucco-dentaire dans son pays. À travers son discours, j’ai trouvé que c’était intéressant que je puisse partager mon expérience et j’ai accepté son invitation. Dans les pays en voie de développement, quand on va chez le dentiste, la plupart du temps, quand on a mal à une dent, on l’enlève. À 20 ans on enlève deux dents, 25 ans on enlève trois, un jour on se retrouve sans dents. Ils n’en parlent pas forcément, parce que c’est une souffrance interne. C’est une souffrance au niveau de mastication et c’est aussi une souffrance esthétique. Les gens cachent leur sourire, parce qu’il nous manque des dents, ça veut dire qu’on est diminué et donc, personne n’aime se montrer diminuer. L’intérêt des implants, c’est une manière de remplacer les dents qui n’existent plus. Au niveau de la bouche, la chance qu’on a, c’est qu’on peut maintenant implanter une vice dans l’os qui va remplacer une dent et qui donnera toutes les fonctions normales d’une normale. Et le patient va pouvoir à nouveau mastiquer et sourire’’, a-t-il enseigné.
Pour sa part, Alpha Diallo, président de la concession de l’hôpital national Donka s’est félicité de la tenue de cette conférence. Une initiative selon lui, qui s’inscrit en droite ligne avec la politique de la concession qui vise à qualifier davantage le personnel de l’hôpital.
‘’C’est un réel plaisir pour moi de participer au lancement de ces journées de conférence-débat sur l’implantologie et de sensibilisation à l’hygiène Bucco-dentaire. La formation continue et la sensibilisation doit être de mise dans notre plan de développement de l’hôpital National Donka et ça, nous le prenons très au sérieux et nous plaçons la formation continue au cœur de la mission de la concession”, a-t-il indiqué, avant de s’engager à soutenir et à accompagner toutes les initiatives allant dans le sens de la qualification du personnel de l’hôpital Donka.
“Toutes les initiatives qui sont envers la population pour la promotion des soins de qualité, la sensibilisation, la formation, vous avez des interlocuteurs convaincus, des soutiens indéfectibles auprès de vous. L’administration générale de la concession, nous sommes là pour vous accompagner. Donc, nos portes sont ouvertes, nous sommes prêts à vous accompagner, nous sommes prêts à soutenir des initiatives comme ça”, a,-t-il martelé.
CAMARA Mamadouba, pour Lerevelateur224.com.
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