05 septembre 2021-05 septembre 2024. Cela fera trois ans ce jeudi jour pour jour, qu’une junte militaire dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, à l’époque commandant en chef de l’unité du groupement des forces spéciales, s’est emparée du pouvoir en Guinée. Dès les premières heures de sa prise de pouvoir, ce dernier a promis à la télévision nationale : le retour à l’ordre constitutionnel, la lutte contre l’impunité, la gabegie et les malversations financières.
Dans l’euphorie du changement, des citoyens avaient exprimé leur joie sur la place publique. Trois ans après, que dit Dr. Édouard Zoutomou Kpogoumou de toutes ces promesses ? Le leader du parti UDPR qui s’est confiée à une journaliste de notre rédaction ce mercredi 4 septembre, a tenu d’abord à accentuer sa communication sur la parole donnée du président de la transition.
‘’La parole, surtout la parole d’un militaire, est un sacerdoce, qui doit être respectée à la lettre. Quand on dit une chose et qu’on fait le contraire, comment voulez-vous que cela inspire confiance ? Tout le beau discours tenu au lendemain du 5 septembre 2021 et ce qui se passe aujourd’hui, c’est le revers de tout ce qui a été dit au départ. On parle de chasse aux sorcières, on parle d’imposition sur les libertés publiques, on parle de moraliser la gestion de la chose publique. Mais tout ça, ce sont des paroles en l’air’’, estime-t-il.
Poursuivant, Dr. Édouard Zoutomou a dénoncé le retour des pratiques anciennes, tout en fustigeant le deux poids deux mesures dans la prise de certaines décisions par la junte au pouvoir.
‘’Je mets au défi quiconque de permettre qu’il y ait une sorte d’audit dans la gestion du CNRD pendant ces trois années passées. Aujourd’hui, on est obligé de distribuer les ressources de l’État pour pouvoir faire une sorte de campagne, alors qu’on dit qu’il n’y a pas de manifestation. D’un autre côté, il y a des mouvements de soutien qui naissent peut-être par vision ; c’est le contraire de ce qui a été fait ou de ce qui a été dit au départ. Quand on dit qu’il n’y a pas de recyclage, c’est le contraire qui se passe. Ce sont les choses du passé. Pour moi, c’est un régime qui est imposé et qui s’impose’’, a-t-il fustigé.
Selon cet acteur politique, il est difficile de dresser un bilan du CNRD, puisque l’objectif principal étant le retour à l’ordre constitutionnel.
‘’L’objectif visé par la transition est raté. Donc, pour nous, il n’y a pas de bilan. Parce que l’objectif était de faire un retour à l’ordre constitutionnel sous un gouvernement légitime, élu par le peuple. Si cela n’a pas été atteint, l’objectif n’est pas atteint. Et pour moi, on ne peut pas parler de bilan. Tout ce qu’on est en train de faire, de rafistoler les routes qui passent par là, ce sont les campagnes’’, dit-il.
Ce 05 septembre 2024, jour de célébration pour les pro-CNRD, est déclaré jour de manifestation dans le grand Conakry par les forces vives du pays. Elles s’opposent aux idéaux de la junte au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre 2021.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.