C’est un vieux conflit domanial sur la limitation entre deux localités voisines, qui dure depuis des années. Ce dimanche 11 août 2024, le correspondant du journal en ligne Lerevelateur224.com s’est rendu dans ces deux villages voisins pour s’enquérir de la réalité.
Selon nos informations, dans cette confrontation, une dizaine de jeunes a été blessée et emprisonnée. Mory Cissé, porte-parole de Morigbèssaba, affirme que c’est leur district qui a octroyé la place à Fadoussaba, afin qu’il s’installe.
‘’Il y a 25 villages de Houlada qui proviennent de notre village Morigbèssaba. Dans ces 25, il y a 8 qui sont installés actuellement sur les territoires qu’on les a attribués. Notre voisin (Fadoussaba) qui est en train de nous combattre à cause de nos terres, tu ne pourras jamais venir chez eux sans passer dans l’un de ces villages. Ce sont nos grands pères qui leur ont donnés les terres là pour qu’ils s’installent, tous les autres voisins le savent.
Dans ce conflit, l’union de houlada nous a donné raison, l’union des chasseurs de houlada nous a aussi donné raison. La justice de paix de Kouroussa a rendu une décision en nous déclarant propriétaire de ce domaine litigieux. C’est après ça, quand nos jeunes étaient partis pour travailler dans ce lieu, ils sont venus se jeter sur nous, les gendarmes aussi sont venus arrêter des gens dans tous les deux côtés. Jusqu’à présent, nous avons quatre (4) jeunes en prison à Kouroussa. Nous demandons leur libération, parce que nous sommes des victimes. C’est pendant cette dernière confrontation que nous avons appris qu’une autre décision de la cour d’appel de Kankan a annulé la décision de la justice de Kouroussa’’, a-t-il raconté.
Du côté de kaboukaria-fadoussaba, Elhadj Mama, grand imam de la localité, déclare que chacun des deux villages (fadoussaba et morigbèssaba) défrichaient sa part de route jusqu’au niveau de la rivière Saba.
‘’Les doyens ont déjà parlé sur la limite, je ne reviens pas sur ça. A ce que je sache, la plupart des limites entre les villages voisins sont des rivières ou des ponts. Ici, ce que nous avons appris de nos grands pères, que fadoussaba défrichait la route jusqu’au milieu de la rivière de Saba, Morigbèssaba aussi défrichait sa part jusqu’au milieu de la même rivière. Donc, c’est cette rivière qui est considérée comme la limite.
Le fait qu’ils quittent sur leur façade, venir s’installer sur l’autre face de la rivière, cela a commencé par l’installation de Mamadi Cissé de Morigbèssaba, qui est venu me voir pour lui donner une parcelle dans mon champs, pour qu’il s’installe, je lui ai dit d’aller dire au doyen du village. C’est après l’acceptation des doyens, que je lui ai offert cette place où se trouve sa résidence, parce que c’est moi qui cultivait jusqu’au pont de la rivière notre limite. Mais personne n’était venu me dire un jour que ces parties appartiennent à Morigbèssaba.
Quand il y a eu affrontement, les autorités ont mis un tampon sur ce lieu, interdisant à toutes les parties l’accès. Ils sont venus se jeter sur nos jeunes, en blessant plusieurs personnes d’entre eux. La justice a ensuite emprisonné les jeunes blessés, ils sont encore huit (8) en prison’’, a témoigné l’imam Elhadj Mama.
Depuis Siguiri, Ibrahima Faraba CAMARA, pour Lerevelateur224.com.
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