L’évaluation de la mise en œuvre de ces orientations stratégiques ainsi qu’à la mesure de leur impact réel sur la transformation de la société. A ce titre, on pourrait citer des disciplines comme l’Epistémologie, les Nouvelles pensées philosophiques en matière d’Ecologie, d’Environnement, d’Intelligence artificielle et de Biotechnologie ; l’Intelligence juridique et économique ; l’Economie de la connaissance, la Géopolitique des connaissances ainsi que les Etudes de politiques publiques et l’Ingénierie sociologique.
Deuxièmement, l’ouverture aux Humanités, notamment aux Arts et Lettres, en plus des disciplines précitées, est la voie idoine pour faire de la Cité des sciences et de l’innovation un véritable lieu de créativité mais surtout de règne d’un esprit critique chez les ingénieurs de tout type vis-à-vis de leur activité ainsi que de ses résultats. C’est de cette manière que l’on pourrait réussir à ancrer l’activité scientifique effectuée au sein de la Cité dans le cadre général de la société afin qu’il n’y ait pas un monde dans le monde mais plutôt des mondes ou des parties d’un même monde en perpétuels interaction, dialogue, échange et communication. Etre dans la société, en lien continu avec elle, est la voie la plus pertinente pour saisir ses besoins et apporter des réponses adaptées.
Enfin, la dernière, mais non moins importante, raison est le fait que ces Humanités ne connaissent souvent les plus importants progrès en termes d’innovation conceptuelle, de méthode, de réflexion critique que dans leur interaction, dialogue, échange et communication avec les sciences dites « dures » et les résultats qu’elles produisent. Ainsi, mettre les Humanités en contact direct avec la production scientifique et les innovations au sein de la Cité, c’est offrir à la Guinée une occasion exceptionnelle de jouer un rôle d’avant-garde dans la dynamique intellectuelle en cours aujourd’hui, celle qui fait de l’Afrique l’une des voix les plus audibles et respectables en matière de réflexion critique et prospective sur le devenir de notre monde. Il s’agit de mutation que dénote l’attribution récente à l’historien, politiste et philosophe camerounais Achille Mbembe du prix Holberg (équivalent du prix Nobel pour le domaine des sciences sociales et humaines).
Ce que nous attendons proposer aux acteurs qui assurent la direction de cet ambitieux projet pour notre pays, à la lumière de ce qui précède, c’est la création d’un Institut des Pensées critiques et prospectives ou l’Institut des Humanités au sein de la Cité. Un institut dédié à la recherche appliquée et fondamentale dans les domaines des Humanités, notamment dans les disciplines scientifiques « fondamentales » citées dans cette brève contribution.
Dr Kourouma Oumar, spécialiste d’Histoire, Sociologie et Théorie du Droit et des Sciences Politiques, Enseignant Chercheur, Gérant associé de K&A Training and Legal Intelligence Management, Vice-Président de Guinean Initiative for New Generation Action (GIGA)