Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023, la population guinéenne s’est réveillée avec une triste nouvelle, annonçant l’explosion du dépôt des hydrocarbures de Kaloum, à Conakry. Plusieurs personnes avaient perdu la vie et d’autres grièvement blessées dans ce drame avec des dégâts matériels très considérables.
Quelques mois après, un journaliste de notre rédaction a joint au téléphone Mamoudou Cifoké Touré, président du Comité des sinistrés de Kaloum, pour s’imprégner de leurs conditions de vie actuelle, surtout en cette période hivernale. Dans cet entretien, le jeune enseignant révèle tout.
‘’Les Kaloumkas traversent une période difficile, c’est comme tous les guinéens d’ailleurs. Mais particulièrement, le quartier Coronthie, nous tirons le diable par la queue. Parce-que depuis cette explosion survenue la nuit du 17, au matin du 18 décembre 2023, les conditions de vie sont très précaires. Nous vivons avec des manques de médicaments, c’est-à-dire, avec des maladies : l’arthrose, le rhumatisme, les maladies tropicales, le manque de ressources financières nous permettant d’achever nos travaux, parce que nous avons engagé la bonne partie. Suite à une lenteur inexplicable d’ailleurs, ce qui nous a amené à engager nous-mêmes nos travaux, malgré d’importants dons mobilisés à notre faveur.
Mais nous étions quand même contraints par les intempéries notamment la pluie, de faire ces travaux nous-mêmes, en le faisant, nous sommes obligés d’emprunter du crédit, et de puiser dans nos réserves devant nous servir de nourriture. Donc, ce qui entraîne pas mal de difficultés notamment le quotidien des gens, parce que ça impacte négativement le panier de la ménagère. Parce que ce que si vous utilisez ce qui devrait servir à votre alimentation, si vous utiliser cela pour acheter du ciment, pour acheter des feuilles de tôles, donc, c’est regrettable. Mais nous acceptons quand même de vivre avec cette douleur et avec cette angoisse aussi. Parce que nous sommes angoissés à chaque fois que nous voyons des intempéries, et à chaque fois que nous entendons aussi parler de Coronthie autrement. Sans nous consulter, sans dialoguer avec nous, sans nous associer’’, a-t-il déploré.
Par ailleurs, le président du Comité des sinistrés ajoute que jusqu’à date, aucun effort de l’État guinéen ne s’est manifesté dans la reconstruction de leurs maisons. C’est plutôt eux les sinistrés qui s’en occupent, avec leurs maigres moyens.
‘’La question de la reconstruction c’est une question assez vitale. Mais malheureusement, nous, nous apprenons beaucoup plus sur les médias d’Etat, c’est là-bas qu’on entend reconstruction de Coronthie. Mais si vous venez ici, vous trouverez chaque famille avec son menuisier, son maçon, c’est ça la différence quoi. C’est nous qui avions subi des dommages, les graves ici de cette explosion. Mais, si je dis que la question de la reconstruction, nous l’apprenons sur les médias d’Etat, on ne peut pas reconstruire votre maison en votre absence sans demander votre avis. Parce qu’aucune loi ne dit qu’on peut imposer une reconstruction à quelqu’un. Ici, ce sont des domaines privés. Nous avons des droits de propriétés que nous exerçons sur ces domaines là. Et sur ces domaines, on ne peut décider ça à notre place’’, a-t-il déploré.
Ibrahima Molota SOUMAH, pour Lerevelateur224.com.
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