Le verdict du procès des évènements du 28 Septembre 2009, qui est tombé le 31 Juillet 2024, n’arrête pas de susciter des réactions chez beaucoup d’observateurs en Guinée forestière. C’est le cas de Me. Théodore Michel Loua, avocat au barreau de Guinée qui, au regard du procès du 28 Septembre, attire l’attention des autorités sur les évènements de Zogota, qui se sont produits du 3 au 4 août 2012, coûtant la vie à 56 personnes et plus 100 blessés graves.
Dans son introduction, l’avocat est revenu sur le verdict du procès du 28 Septembre 2009, qui a été prononcé par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.
‘’Personnellement, je me suis dit qu’en tant qu’avocat, le tribunal n’a rendu que sa décision. La décision qu’il estime être conforme à la loi. Mais cela ne veut pas dire que ce qui a été dit, c’est ce qui, en principe, aux yeux de la loi, qui doit être suivi, parce que les parties ont aussi des voies de recours que la loi leur reconnait qui peuvent permettre à ces parties de modifier ces mêmes décisions devant la Cour d’appel, qui peut reformuler ou confirmer la même décision. Donc, il y a une source qui reste ouverte pour les condamnés, tout comme pour les parties civiles’’, a-t-il avancé.
Au regard du procès des évènements tragiques du 28 Septembre 2009, l’avocat au barreau de Guinée s’est penché sur les évènements qui se sont produits à Zogota en relevant un cris de cœur.
‘’C’est l’occasion pour moi de relever un cris de cœur, de mettre en exergue ou de dénoncer la justice guinéenne du deux poids, deux mesures. Parce qu’on ne peut pas, pour des faits commis par des préposés de l’Etat, et qu’on interpelle dans un premier temps les évènements qui se sont produits à Zogota, ce qui est normale et que dans un 2ème temps, ces évènements produits dans la localité de Zogota, les gens refusent d’interpeler les présumés auteurs de ces évènements qui sont d’ailleurs en train de grandir en promotion. C’est en cela on va constater la justice du deux poids, deux mesures.
Donc, tel qu’a été jugé le procès des évènements du 28 Septembre, les évènements de Zogota doivent également être saisis à bras le corps par les autorités compétentes ou les autorités de la transition, s’il faut le dire, pour que cette autre affaire soit également examinée en interpellant tous les présumés auteurs.
C’est pourquoi, j’attire l’attention des autorités de la transition de faire un carnet de la justice comme elles l’ont considérée comme la boussole qui doit orienter tous les citoyens du pays dans son effectivité la plus possible. Également, à la justice, de ne pas se laisser emballer, manipuler, d’être une justice aux ordres. De se laisser guider par sa propre conscience et indépendance. C’est la seule recommandation que je formule à l’endroit des autorités et surtout à la justice, parce c’est elle (la justice) qui constitue la colonne vertébrale. Si elle fonctionne normalement, toutes les autres filières de la société vont lui emboiter le pas pour fonctionner correctement.
Quant aux victimes ou aux familles des victimes des évènements de Zogota, je veux leur faire savoir qu’elles ont le droit de demander à l’Etat de rendre justice dans cette affaire. C’est bien vrai que la Cour de justice de la CEDEAO avait déjà rendu une première décision qui avait condamné l’Etat guinéen à indemniser les victimes, mais cela ne suffit pas. Il faut un jugement pénal qui peut permettre de situer les responsabilités des présumés auteurs qui ont participé à ces fait’’, a lancé Me. Théodore Michel Lama.
Il reste à savoir si l’Etat, saisi de de l’affaire depuis le jour même de cet évènement douloureux qui a coûté la vie à plusieurs citoyens guinéens, prendra acte de ce fait, pour interpeler les présumés auteurs, afin que justice soit rendue à l’image du procès du 28 Septembre 2009.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.