La sortie ressemblait à un plaidoyer auprès des institutions internationales dont les capacités sont généralement surfaites relativement au maintien dans les tuyaux d’un pouvoir qui s’use. Le discours du Président du Conseil National de la transition guinéenne en avait tout l’air. Difficile de conclure cependant que Dr Dansa Kourouma a atteint les objectifs escomptés, à savoir emballer sa cible à l’assemblée parlementaire de la francophonie. Car impossible de pouvoir recueillir les avis d’ordinaire très peu favorables à un pouvoir militaire.
Cependant, ce qui est évident, c’est que dans le pays, le discours fait jaser. Il déchaine les passions et donne lieu à des interprétations de toute nature. Renforçant des convictions qui ne croient en rien venant des militaires, notamment leur volonté, dit-on souvent, de céder leur fauteuil dans un délai raisonnable.
C’est inutilement bavard de parler de cet exercice de justification du coup d’Etat. Près de trois ans dans la transition, le débat doit être inaudible à certains égards, quel que soit la tribune dans le monde. Mieux, quand on a manqué aucune occasion, depuis l’irruption des militaires sur la scène politique, de tenter de convaincre l’opinion nationale et internationale du bien-fondés de ce coup de force.
Les parties passionnantes dans le discours, qui suscitent assez de controverses, sont loin d’être des couronnes tressées au CNRD. En parlant des acquis de la refondation. C’est du déjà entendu par les Guinéens. Ce sont plutôt les révélations faites par le patron de l’institution qui fabrique les lois sur les grandes lignes de la nouvelle constitution. Une constitution toujours dans les tuyaux.
Au pays, on a réclamé en vain l’avant-projet de cette future loi fondamentale, en dépit des différentes promesses qui ont été faites à propos de sa publication. Des promesses qui n’ont du reste jamais été honorées. Pour cela, d’ailleurs, des Guinéens peuvent, à cet effet, s’estimés avoir été méprisés à cause du choix des lieux et de la cible décidés par leur autorité. Hélas que cela est de l’ordre de l’ordinaire, car c’est des pratiques familières à nos dirigeants, qui décrivent ainsi un monde politique sordide.
Parlons de ce qui a été dit sur la nouvelle constitution.
On sait désormais que la nouvelle constitution prévoit un parlement bicaméral, l’autorisation des listes indépendantes et une réforme des partis politiques et de l’espace partisan. Des débats intéressants dont l’issue va marquer sans doute une révolution.
Ce qu’on voudrait davantage savoir aussi, ce sont les dispositions qui sont prises pour qu’il n’y ait plus de coup d’Etat dans le pays, comme cela a été promis. Apparemment ça ne doit pas exister. Il faut juste prier le ciel que le Guinéen change, ses responsables d’institutions aussi, pour prendre ses responsabilités et apprendre à dire non quand on franchit les limites de l’acceptable. Eviter en même temps que ses agissements soient dictés par des intérêts personnels, comme c’est le cas chez la plupart des acteurs .
In DjomaMedia