En ce mardi 24 septembre 2024, jour de marché hebdomadaire de la commune urbaine de Kissidougou, les différentes librairies et les ateliers de couture de la ville étaient envahis par les nombreux parents d’élèves venus s’approvisionner en fournitures scolaires à quelques heures de la rentrée scolaire au compte de la session 2024-2025 prévue ce mercredi 25 septembre 2024.
Toutefois, la quasi-totalité de ces parents d’élèves rencontrés disent être confrontés à d’énormes difficultés dans le cadre des préparatifs de la rentrée scolaire. Ils accusent pour la plupart, la conjoncture du moment. Pour Julien Souro Camara, professeur de biologie au collège Youssouf Diaré, la date du 25 est mal placée pour les fonctionnaires.
‘’En tant que professeur, je suis obligé de respecter les consignes de l’État par rapport à la rentrée. Mais en tant que parent d’élèves, je trouve que cette date ne m’arrange pas, parce que je n’ai pas d’abord mon salaire pour faire face à la scolarité de mes enfants. L’Etat devrait penser à anticiper les salaires spécialement pour ce mois-ci. Je témoigne que les prix des fournitures n’ont pas augmenté, mais le moment est dur pour nous les enseignants et presque tous les fonctionnaires. Vraiment, cette situation de rentrée est compliquée pour nous qui sommes enseignants et parents d’élèves à la fois’’, s’est-il lamenté.
Dans les ateliers de coutures, les maîtres tailleurs souvent sollicités pour les confections des tenues scolaires, se plaignent de la rareté des clients. C’est le cas de maître Jean Koïvogui qui se dit être victime de trahison de la part des parents d’élèves.
‘’Notre métier là, ce n’est pas à tout moment qu’on gagne les clients. Seulement, c’est la veille des fêtes et de la rentrée scolaire, mais cette année, on ne comprend plus rien. Les parents d’élèves sont venus nous confier du travail par rapport aux tenues. Aujourd’hui, à quelques heures de la rentrée scolaire, on ne voit personne, alors que nous avons fini de coudre ces tenues. Généralement, le prix des tenues c’est 40 mille, mais on est obligés de baisser ce prix pour eux. J’ai beaucoup de tenues avec moi ici, mais jusqu’à présent, je ne vois pas les parents d’élèves pour récupérer. Tout le monde parle de la difficulté du moment. Je me demande comment leurs enfants vont être capables de reprendre le chemin de l’école demain’’, a-t-il déploré.
C’est le même constat dans les zones reculées où les paysans traversent des moments difficiles en cette période des travaux champêtres. Tamba André Tolno est citoyen de Waltô, un district de la sous-préfecture de Yèndè Millimou, situé à 20 km de la commune urbaine. Il plaide pour un report de la rentrée scolaire.
‘’Moi j’ai 7 enfants scolarisés dont 3 qui passent pour la 7ème année tandis que les autres sont à l’élémentaire. Actuellement, chez nous ici, c’est toujours la pluie et même le manger est difficile. Dans les villages, nous n’avons rien pour le moment, parce que les récoltes sont loin encore. Moi je demande à l’État de repousser la rentrée au moins pour au moins 2 semaines. A l’heure là, il y a des inondations partout ; donc, c’est dangereux d’envoyer les tout-petits à l’école. En tout cas, nous sommes inquiets’’, a-t-il souligné.
À cette allure, la rentrée scolaire annoncée demain mercredi 25 septembre, risque d’être boycottée par les élèves, surtout quand on sait que cette rentrée coïncide à la semaine de la célébration de la 66ème fête d’indépendance de notre pays.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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