“L’ homme est un loup pour l’homme”, selon Thomas Hobbes. Chaque régime aussi aura son tombeur. L’UFDG et son Président sont la plus grande menace contre le projet en vue d’une participation du Président du CNRD à la course à la Présidence. Comme dirait l’autre, “c’est le gros caillou dans les bottes”.
Si la junte au pouvoir paraît sûre d’elle comme jamais, ayant bravé, à ce jour, à moindre frais, tous les interdits, s’étant montrée farouche contre tous ses adversaires, plus ou moins défaits, elle pourrait être confrontrée à ses premières difficultés et secousses, dans les prochains jours. La candidature envisagée à l’élection présidentielle du Général Mamadi Doumbouya, quasi-certaine et inéluctable, sauf cas de force majeure ou revirement de situation, a l’air de pousser tous les acteurs à battre le rappel des troupes. Pour tous, c’est une question de vie ou de mort.
Comme la candidature pressentie en 2009 du capitaine Moussa Dadis Camara avait mis le feu aux poudres, l’intention du Général Mamadi Doumbouya de briguer la magistrature suprême alors qu’il s’était engagé à ne pas compétir, risque de provoquer des remous et un regain de tensions. Le Président Alpha Condé, renversé par les autorités actuelles, est sorti de la réserve qu’il observait depuis son départ forcé du pouvoir et de sa retraite silencieuse, afin de faire comprendre qu’il n’avait reculé que pour mieux sauter et qu’il entend bien user de tous les moyens à sa disposition pour prendre sa revanche. Il n’a pas accepté d’avoir perdu le pouvoir et veut mener jusqu’au bout son combat pour l’honneur , pour lequel il explore toutes les voies et n’exclut aucune option. Sa réapparition subite et les ambitions qu’il affiche à un moment où l’on le croyait résigné et politiquement fini, à un moment aussi où le CNRD se met en ordre de bataille pour conserver le pouvoir, trouble l’opinion et interpelle au plus haut sommet de l’Etat.
Cellou Dalein Diallo, au cours de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti de ce samedi 14 septembre 2024, enfonce le clou avec un ton plus tranchant qu’à son habitude et une posture claire d’opposition à toute candidature éventuelle du Général Mamadi Doumbouya et des autres acteurs de la transition aux élections, à venir. Il a appelé à une mobilisation citoyenne, à un rassemblement national qui dépassent les clivages habituels et les rancœurs du passé pour imposer au pouvoir militaire d’honorer ses engagements et de respecter ses serments d’organiser des élections dans le temps imparti et débarrasser le plancher. Un discours sans concessions, une position sans ambiguïté qui exhale une détermination sans faille et à toute épreuve. Le leader de l’UFDG exhorte ses partisans à relever le défi d’être encore la digue infranchissable contre la dictature, le rempart sûr contre le règne de l’arbitraire et de la violence.
Pour Cellou Dalein Diallo, chaque Guinéen doit choisir soit le ralliement au CNRD, et le soutien à ses desseins soit, la raison du peuple, les exigences de la Démocratie, les principes de la République et de l’Etat de Droit. En quelque sorte, le président de l’UFDG, très en verve, sollicite un référendum populaire pour ou contre le maintien des militaires au pouvoir. Pour lui, l’UFDG a choisi son camp qui est le même que toujours, connu de tous, celui de la vérité et du retour à l’ordre constitutionnel. A ses yeux,et dans son entendement, le peuple aussi est de ce bon côté de l’histoire. C’est pourquoi, il est confiant et optimiste, certain que s’il y a épreuve de force, le bien à la portée de tous qui est une aspiration populaire aussi triomphera du mal tant redouté, sans avenir ni ressorts.
Après la veillée d’armes, commence maintenant la nuit des longs couteaux qui scélérat le destin de la Guinée et l’avenir de chacun aussi.
Que le plus fort gagne et malheur aux vaincus.
L’édito.