Alors que les forces vives de Guinée exigent un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 31 décembre 2024, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) semble ne vouloir organiser que le référendum constitutionnel cette année. C’est du moins ce qu’a réitéré ce jeudi 5 septembre 2024, le Général Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence de la République, par ailleurs, membre influent de la junte militaire au pouvoir.
S’exprimant à la synergie des radios et télévisions du pays organisée par l’URTELGUI (Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée), ce membre influent du CNRD a laissé entendre que la préoccupation majeure des autorités de la transition, est comment favoriser le retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, pour le faire, précise cet officier supérieur de l’armée guinéenne, il faut franchir un certain nombre d’étapes.
‘’Ce qui est en train d’être fait en Guinée, aujourd’hui, c’est de mettre tout en œuvre pour un retour à l’ordre constitutionnel. Cet ordre constitutionnel, c’est non seulement dans le temps, mais également en termes de chronogramme’’, argue-t-il.
Néanmoins, il mentionne que pour y parvenir, ‘’il faudrait que nous puissions faire un recensement général de la population, que nous puissions faire un recensement de l’habitat, faire un recensement à vocation d’état civil. Il faudrait que le fichier électoral puisse être tiré de ces recensement administratifs. Il faudrait également qu’une constitution soit écrite, il faudrait inscrire le texte référendaire, il faudrait que les textes de lois donnés soient rédigés. Il faudrait que tout ce qu’il y a comme institutions issues de la nouvelle constitution soient installées. Il faudrait que les élections locales, législatives et présidentielles soient organisées en Guinée’’, ajoute-t-il, assurant qu’en ‘’temps, en heures et en moyens, c’est trop lourd. Il faudrait que nous soyons focus pour mettre tout cela en place’’.
Mieux, le ministre secrétaire général à la Présidence de la République, perçu comme le numéro 2 du CNRD, a revisité avec nos confrères, le contenu du compromis dynamique scellé entre les autorités de la transition et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Dans le chronogramme que les autorités de la transition avaient présenté, rappelle-t-il, les militaires du CNRD ont estimé qu’ils étaient en mesure de faire une transition de 39 mois.
‘’Quand nous avons sorti ce document, on a fait une consultation avec l’organe législatif du pays. Dans ces 36 mois proposés, la Cedeao est venue, nous avons estimé qu’il y a certaines choses que nous pouvons faire ensemble à condition qu’on nous donne les moyens. Depuis ce temps, la Guinée s’est engagée clairement avec la Cedeao dans un accord dynamique à faire une sortie de transition dans un temps de 24 mois, à condition que quelques moyens puissent être mis à notre disposition’’, rappelle-t-il, ajoutant que de cette date à aujourd’hui, tous les moyens et tout le travail qui est en train d’être fait pour le retour à l’ordre constitutionnel, est porté et financé par la Guinée.
‘’Qu’on soit beaucoup plus focus sur ce qui est un travail de fond, un travail proprement fait pour que la transition soit une réussite, afin d’éviter l’éternel recommencement. C’est ça notre préoccupation. Ce n’est pas une question de personne’’, a clarifié le Général Amara Camara, d’un ton ferme.
Pourtant, les forces vives de Guinée réclament de leur côté, le retour à l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024. Passé ce délai, elles ne reconnaîtront plus les autorités de la transition en Guinée et mettront en place une transition civile, pour disent-elles, parvenir à leur fin. Déjà, les hostilités ont recommencé dans le Grand Conakry. Une mobilisation est annoncée ce jeudi 5 septembre, jour de la célébration de l’AN 3 de la prise du pouvoir par le CNRD.
Madiou BAH.