Comme prévu, ce samedi 6 juillet 2024, dans la capitale nigerienne, les chefs des juntes militaires au pouvoir au Mali, au Niger, au Burkina ont franchi un palier supplémentaire dans la défiance démocratique et l’oppression de leurs peuples respectifs sous le prétexte d’un souverainisme sans tête ni queue.
Rien de bon et de substantiel à tirer du rendez-vous manqué de trois putchistes qui se sont retrouvés à Niamey avec la folle prétention de redessiner la carte du monde et de projeter leurs pays réduits en cendres dans l’olympe parmi les dieux où ils auraient leurs places. Beaucoup de bruits dans le vide . Des effets d’annonce, en cascade : banque d’investissement en perceptive, fonds de stabilisation, , un plan dit trilatéral permanent pour les actions militaires, pacte de confédération…
Que d’incantations stériles, d’invectives inutiles et de fausses interpellations utilisées comme un écran de fumée pour empêcher de voir qu’ils ont lamentablement échoué, qu’ils se sont complètement égarés, qu’ils courent tout droit à leur perte malheureusement en entraînant dans leur sillage des populations innocentes et desarmées face à eux. Aucun nouveau son de cloche : d’autres , dans le passé, avaient fait de l’occident le bouc-émissaire parfait, s’étaient fourvoyés dans des idéologies révolutionnaires et des thèses panafricanistes qui ne leur ont rien apporté surtout ont fait le malheur de leurs pays. Voilà qu’une clique d’officiers moins éclairés et exaltés voudraient emboîter le pas aux chantres du souverainisme et pionniers du nationalisme sourcilleux qui avaient l’excuse de la sincérité et baignaient dans l’euphorie des independances. Mieux outillés que leurs “enfants naturels” et faux heritiers, ils ne sont pas allés très loin et pour la plupart ont péri dans leurs passions et mauvaises pulsions. Les mêmes causes produiront les mêmes effets.
A Niamey, on a eu le sentiment que les vieux démons sont de retour, qu’on est revenu des années en arrière dans l’histoire de l’Afrique qui devrait servir de repère pour ne pas retomber dans de nouvelles tragédies. Que nenni ! Les usurpateurs et imposteurs promotteurs de l’AES, Association des Egarés et des Sots du Sahel qui veulent demeurer au pouvoir et sont en mal de légitimité , s’appuient sur des artifices pour gagner du temps et déplacer les problèmes. Dans leur cynisme et volonté partagée de noyer le poisson, ils n’ont pas eu de compassion pour leurs soldats tués au front pas plus qu’ils n’ont daigné leur rendre hommage en une occasion qualifiée par eux de grande portée historique. Tout ce qui pourrait leur donner mauvaise conscience et étaler leurs incapacités est tabou.
Ainsi, le capitaine Ibrahim Traorè qui est conscient qu’il va tomber, à cause de son échec dramatique dans tous les domaines, reprend à son compte et profit , l’idéologie du vieux méchant colon blanc, de l’africain , agent de la cinquième colonne, tutti quanti. Il pointe l’aliénation du noir au blanc, lui, qui fait esclave son peuple, se comporte en tyran , a détruit son pays, emporté de nombreuses vies. Il voit la paille dans l’œil d’autres mais ignore la poutre qui l’aveugle.
Un mécréant comme lui a cité tout au long de sa litanie Dieu qui lui a répondu en lui faisant dire une vérité malgré lui qui ne plaîra pas : depuis que Tiani dirige le Niger, les Nigeriens n’en finissent pas de connaître les pires souffrances. Dieu n’accepte pas d’être pris à témoin, à tort et à travers.
Assimi Goita a remercié le Niger d’assister le Mali dans sa crise énergétique alors que les Nigeriens ne sont pas mieux pourvus. Il a évoqué les raisons qui ont présidé à la création de l’AES qui serait la réponse rêvée à toutes les difficultés rencontrées, le cadre idéal pour libérer les États membres de tous les goulots d’étranglement, bien sûr, à commencer par la faillite sécuritaire. Des Armées démembrées, chaque jour défaites par les hordes terroristes seraient plus efficaces et opérationnelles ensemble . Quelle ironie !
Les succès qu’on vante n’existent que dans l’imagination d’officiers embourgeoisés et avides de pouvoir, parce que sur le terrain , c’est la débandade des Armées nationales et une recrudescence de l’insécurité qui est à son comble dans les Etats faillis de l”AES. C’est comme si les putschistes dans leur entêtement à nier l’évidence et à se faire plaire vivaient sur la planète Mars.
Le Général Tiani, l’idiot utile du groupe, a déclaré sans pince-rire que l’AES est l’avenir et l’assurance d’un meilleur destin pour les peuples qui la composent, parce qu’une stimulation à la paix, à la sécurité, au progrès, patati patata. Il est revenu sur l’intervention militaire que la CEDEAO avait envisagée pour le déloger en bombant son torse , parce que selon lui, l’organisation sous-régionnale a plié devant la détermination et la puissance de feu de son pays et de ses alliés et soutiens voisins. Un grossier mensonge. Peu importe, il se croit en mesure de triompher de tous les ennemis extérieurs et de toute agression étrangère.
Le putschiste nigerien, a réitéré dans sa tirade que le retrait du Niger, du Mali et du Burkina de la CEDEAO est irrévocable avant d’appeler à élargir le cadre de coopération et de partenariat au sein de l’AES en s’engageant dans une intégration économique, financière, monétaire, bancaire. Déjà, sur le plan militaire et sécuritaire, les forces ont été intégrées dans une synergie d’intervention et de lutte contre la menace et les actions terroristes.
Les trois guignols , sinistres larrons, pseudo-lurons, disent, benoîtement, avoir décidé de passer dans leur entreprise de malfaisances et de fanfaronnades à l’étape supérieure d’une confédération avant de sceller carrément une fédération, à part entière.
Assimi Goita, Aboudrahmane Tiani, Ibrahim Traorè, croient savoir ce que veulent des populations dont ils n’ont reçu aucun mandat et ignorent tout des aspirations profondes. Le pire, ils parlent comme s’ils avaient acquis la certitude de l’éternité au pouvoir et accédé au privilège de l’immortalité.
On le sait , quand Dieu veut perdre quelqu’un, il le rend fou.
Le triumvirat diabolique a perdu la raison et n’a plus d’humilité . Il ne survivra pas à la colère du peuple qui ne peut s’accommoder de ses bourreaux ni du châtiment de Dieu qui a une sainte horreur des pêcheurs impénitents, arrogants et bornés. Satan est le prince des démons , mais Dieu est plus grand, le peuple plus fort.
Samir Moussa