Le 3 mai de chaque année, la journée internationale de la Liberté de la presse est célébrée à travers le monde. Cette année, elle est célébrée sous le thème « la presse pour la planète : crise environnementale et urgence du journalisme ».
Elle est une occasion de sensibiliser les populations à l’importance de la presse et rappeler aux décideurs leur obligation de respecter et faire respecter le droit de liberté d’expression comme le stipule l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme.
En Guinée, cette journée de réflexion pour les professionnels de médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle, intervient à un moment où cette même presse est en prison.
En effet, depuis plusieurs mois, les autorités de la transition conduite par le Général Mamadi Doumbouya ont placé la presse dans leur collimateur avec pour but de la rendre complètement muette.
Pour des impératifs de sécurité nationale, les médias sont brouillés et d’autres sont retirés des bouquets Canal+ et startimes, ce qui a conduit à la mise au chômage de centaines d’hommes et femmes de médias qui tirent le diable par la queue pour joindre les deux bouts dans un pays où le pouvoir d’achat du guinéen est dérisoire.
A Kankan les médias comme Dabo Medias, Hadafo et Djoma n’ont pas dérogé à la règle. ce qui prouve à suffisance que les autorités de la transition se sont résolument engagées à éteindre toutes les voix dissonantes. Pour un rappel, le lundi 16 octobre 2023 fut un lundi noir dans le paysage médiatique guinéen. Au cours de la manifestation organisée ce jour par le SPPG syndicat des professionnels de la presse de Guinée pour demander la libération du site d’informations Guinéematin.com, 13 journalistes ont été injuriés, violentés ,brutalisés et injustement arrêtés avant d’être libéré le soir au tribunal de première instance de Kaloum.
Dans leur démarche de réduire la presse en marionnette qu’elles peuvent utiliser à leur guise, les autorités ont mis leur menace en exécution en arrêtant le secrétaire général du SPPG Sékou Jamal Pendessa, et l’ont détenus pendant 40 jours le privant ainsi de sa famille sans aucun motif valable.
Le 3 mai est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles de la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse.Cette journée marque une occasion solennelle d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur la problématique de la liberté de la presse dans notre pays en phase de transition depuis le 5 septembre 2021. Pourtant cette liberté de la presse et la liberté d’expression sont reconnues par la charte de la transition notamment en son article huit.
En cette journée, nous demandons :
Aux confrères journalistes, le respect scrupuleux de l’éthique et la déontologie journalistique. Aux patrons de médias l’amélioration des conditions de travail de leurs employés.
Aux associations de presse de la capitale, le partage équitable des opportunités accordées à la presse en tenant compte de l’intérieur du pays, qui se sent aujourd’hui marginaliser voire oublier.
Et aux autorités à tous les niveaux nous exigeons :
1-La levée immédiate des restrictions imposées aux radios et aux sites d’informations.
2-Le rétablissement des télévisions sur les bouquets Canal et Startimes.
3-La cessation immédiate des manœuvres d’intimidation des hommes de médias.
4-La facilitation de l’accès à l’information aux hommes de médias sans discrimination.
5-La levée de la suspension du directeur de publication Mamoudou Babila Keita et de son site inquisiteur.net.
Nous réitérons notre engagement aux vaillants journalistes de défendre contre vents et marées notre cause commune.
Vive le SPPG
Vive l’AJRK
Vive la Presse.
Camarades salut !
Déclaration transcrite par Fassou CAMARA, depuis Kankan, pour Lerevelateur224.com.
(+224) 628 950 275