Durant les trois dernières années scolaires, la préfecture de Kissidougou a toujours affirmé sa suprématie dans la région de Faranah, en terme de performances scolaires. La dernière illustration de cet état de fait, c’est la consécration de Jeannette Bakhita Tonguino, au concours Miss Mathématiques de la région de Faranah, organisé du 04 au 05 mars dernier.
La rédaction du site d’information Lerevelateur224.com est allée à la rencontre de cette brillante fille au parcours atypique et aux ambitions nobles, à travers son correspondant basé dans la région. Issue d’une famille de scientifiques, Jeannette Bakhita Tonguino est née en 2010 à Kissidougou. Elle est la benjamine d’une famille de trois enfants dont un garçon. Ses parents biologiques, Théodore et Bernadette Kamano sont respectivement professeurs de Mathématiques et de Français.
Bénéficiant d’un encadrement rigoureux de ses parents, Bakhita s’était faite distinguer dans les matières comme calcul écrit, géométrie et sciences d’observation à l’école primaire privée Claude Kory Kondiano où elle décrocha le certificat d’études élémentaires en 2020. Au collège Souré Mara (ex CCK) où elle est promue candidate au BEPC au compte de cette année scolaire, la Miss Mathématiques de la région de Faranah a toujours étonné ses camarades et ses professeurs par sa capacité à s’en sortir face aux équations mathématiques les plus complexes, mais aussi par son désir ardent à garder sa constance depuis l’école primaire.
Rencontrée dans sa famille, la lauréate a partagé avec nous ses secrets. ‘’Cette couronne de Miss mathématiques que j’ai eue n’est que le fruit de ma volonté personnelle d’apprendre avec bien-sûr les accompagnements de mes parents et de mes encadrants scolaires. Si moi j’ai un secret aujourd’hui, je dirais que c’est la révision à la maison avec l’assistance de mon père qui est un professeur de mathématiques. Mais je suis consciente aussi que la révision n’est pas le seul secret, il y a un certain nombre de bonnes attitudes qu’un élève doit adopter pour être au meilleur niveau. Par exemple, moi, quand je suis en classe, je reste attentive, active et très concentrée pour suivre pas à pas les explications des professeurs. Aussi, je n’aime pas sélectionner les matières genre à dire telle matière est difficile ou telle autre est facile. Par contre, je me donne à fond dans toutes les matières’’, a-t-elle affirmé.
Continuant, notre interlocutrice a décliné ses ambitions, avant d’inviter les autres filles à marcher sur ses pas. ‘’Mon rêve à court terme, c’est de continuer à récolter les grandes distinctions scolaires comme par exemple devenir miss mathématiques nationale, ou bien être lauréate au BEPC ou au baccalauréat. Maintenant, mon ambition après mes études, c’est de devenir une astronaute pour satisfaire ma curiosité à découvrir l’espace au-delà de notre planète, mais aussi, pour porter le message selon lequel, ‘être femme est loin d’être un handicap, mais plutôt c’est un avantage que les femmes elles-mêmes doivent exploiter’. Cela m’amène à inviter les filles à se réveiller et à briser le mythe autour des mathématiques. Pour se faire, il n’y a pas mille chemins, il faut de la détermination et de la motivation au maximum. C’est pourquoi, le concours Miss mathématiques a été initié pour nous, c’est une manière de nous donner plus d’opportunités, d’exprimer nos talents’’, a-t-elle mentionné.
Bernadette Kamano, la laborieuse mère de notre lauréate est professeure de français au collège Lamine Keita, dans la commune urbaine de Kissidougou. Pour cette enseignante chevronnée, les parents occupent une place de choix dans la réussite scolaire de leurs enfants. ‘’Bien-sûr mon mari et moi sommes tous des enseignants, mais cela ne doit pas être vu comme le seul facteur qui a permis à notre fille d’être distinguée. Il y a les responsabilités parentales que nous devons tous assumer, notamment l’encadrement des enfants à la maison et leur suivi ou contrôle à l’école. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que le cadeau le plus précieux pour une femme, c’est son enfant. Mais pour moi, il ne s’agit pas seulement d’avoir un enfant, mais l’enfant doit être bien éduqué, bien moulé et bien préparé pour servir toute la société.
En tant que parents, nous devons comprendre que l’école ne peut pas résoudre tous les problèmes de l’élève. On dit souvent qu’à l’école, les enseignants donnent le squelette aux élèves, c’est à la maison que cette squelette devrait être habillée à travers les séances de révision’’, a-t-elle souligné.
Au sein de son établissement scolaire au collège Souré Mara, la championne en mathématiques, Jeannette Bakhita Tonguino a décroché l’admiration de tous ses professeurs, grâce à son courage inébranlable. C’est le cas de son professeur de mathématiques Benjamin Mara.
‘’Jai rencontré Bakhita d’abord en 8ème année et dès les premiers contacts en classe, elle m’a impressionné et directement, je suis rentré en contact avec son père qui est également un professeur de mathématiques. Alors, nous avons formé une chaîne de surveillance autour de la fille. Chaque fois que j’ai l’occasion de communiquer avec son père, je lui indique les leçons où elle doit renforcer la fille. Heureusement, cette année encore, j’ai la chance d’encadrer la même fille en 10ème.
J’avoue que c’est une fille qui est hyper intelligente et super motivée. En classe, elle participe correctement aux cours, elle répond aux questions et elle traite toujours les devoirs. C’est une fille très studieuse qui aime s’asseoir devant pour ne rien rater. Déjà, à 14 ans, elle commence à se signaler au niveau régional, j’espère que c’est une fille qui ira loin si le même encadrement continue chez les parents et si la même motivation demeure chez la fille. C’est un génie à surveiller et à protéger. Franchement, moi-même j’aimerais avoir une Bakhita parmi mes trois filles (rires)’’, a-t-il déclaré.
À signaler que Jeannette Bakhita Tonguino succède à Aïcha Condé, cette autre lauréate de l’édition 2023 venue du collège Ernesto Ché Guevara de Kissidougou.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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