Dans un retentissant verdict électoral, le peuple sénégalais a exprimé son désir de changement en élisant un candidat antisystème à la présidence. Cette élection, largement perçue comme un référendum contre le président sortant Macky Sall, marque un tournant significatif dans l’histoire politique du pays.
Le nouveau président élu incarne la promesse de rupture avec le système en place, symbolisant l’espoir d’une gouvernance plus transparente, inclusive et axée sur les besoins réels de la population. Sa victoire est le résultat d’une mobilisation populaire sans précédent, où les citoyens ont exprimé leur mécontentement face aux pratiques politiques jugées élitistes et éloignées des préoccupations quotidiennes.
Bien que le président sortant Macky Sall soit à saluer pour ses réalisations en termes d’infrastructures et de croissance économique au cours de ses deux mandats, son incapacité à répondre aux enjeux constitutionnels et son recours à des manœuvres dilatoires pour maintenir son emprise sur le pouvoir ont suscité une vague de désapprobation croissante.
La réalisation des infrastructures est indéniablement un devoir pour tout président en place, mais cela ne peut pas être le seul critère pour le qualifier de bon président. Bien que les projets d’infrastructures puissent améliorer les conditions de vie dans certaines régions et contribuer à stimuler l’économie, ils ne bénéficient pas nécessairement à toute la population de manière équitable. Souvent, ces projets peuvent favoriser certaines élites économiques ou régionales, laissant de côté les communautés marginalisées et les zones rurales.
De même, il est crucial de faire la distinction entre la croissance économique et le développement économique. La croissance économique peut être mesurée par des indices tels que le PIB, mais le développement économique englobe des aspects plus larges, tels que la réduction de la pauvreté, l’accès à l’éducation et aux soins de santé, ainsi que la création d’emplois durables. Un bon président doit donc être évalué non seulement sur sa capacité à stimuler la croissance économique, mais aussi sur sa capacité à promouvoir un développement économique inclusif et durable pour l’ensemble de la population.
En outre, la prise en compte des aspirations du peuple pour la stabilité des institutions et les libertés individuelles est devenue un critère incontournable pour gagner une élection présidentielle et laisser une marque positive dans l’histoire. Les citoyens sont de plus en plus conscients de leurs droits et exigent des dirigeants politiques qu’ils respectent les principes démocratiques, garantissent l’indépendance de la justice et protègent les libertés fondamentales.
Cette élection marque ainsi un avertissement pour les dirigeants politiques en place dans d’autres pays africains et au-delà, soulignant l’importance de la reddition de comptes et de l’écoute des aspirations démocratiques des citoyens.
Le nouveau président, porteur des idéaux du panafricanisme, suscite un espoir renouvelé quant à la collaboration et à la solidarité entre les nations africaines. Cependant, pour transformer cette vision idéaliste en réalité tangible, il est impératif pour lui d’adopter une approche pragmatique et stratégique. Le panafricanisme, en tant qu’idéologie, prône l’unité, la coopération et la prospérité collective de tous les peuples africains. Cependant, pour concrétiser ces aspirations, le président doit passer des discours inspirants à des actions concrètes. Il devra gouverner avec intégrité, écouter les aspirations du peuple et œuvrer pour le bien-être de tous les citoyens, en assurant une gouvernance transparente, juste et inclusive. En adoptant une approche pragmatique et en mettant en œuvre des politiques concrètes dans ces domaines, le président pourra transformer l’idéal du panafricanisme en une réalité dynamique et bénéfique pour l’ensemble du continent. Ce faisant, il laissera un héritage durable en tant que champion de l’unité africaine et de la prospérité partagée.
En conclusion, l’élection présidentielle au Sénégal représente bien plus qu’un simple changement de pouvoir politique. C’est un signal fort de la volonté du peuple de prendre son destin en main et de construire un avenir meilleur, fondé sur des valeurs démocratiques et une gouvernance responsable.
Dian BARRY