Maître Hamidou Barry, le “fameux” partisan jusqu’ici de la délocalisation du procès sur les événements du 28 septembre 2009 de Conakry à La Haye aux Pays-Bas, siège de la Cour pénale internationale (CPI), ainsi que de l’implication coûte que coûte du Professeur Alpha Condé et du Général Sekouba Konaté dans ce massacre et la tentative d’assassinat par Toumba Diakité du Capitaine Moussa Dadis Camara en décembre 2009, peste et fulmine du fait que le témoin Tibou Kamara n’a rien apporté, selon lui, à la manifestation de la vérité sur cette douloureuse page de l’histoire de la Guinée. Et pourtant, tous ceux qui ont suivi sans parti pris le témoin Tibou Kamara pour la manifestation de la vérité sur ce qu’il a vu, vécu et entendu, s’accordent pour dire que son passage à la barre a été pédagogique, révélateur de la conduite des affaires de l’État méconnue du public, en même temps qu’il donne une précision exacte de tout ce qu’il sait sur ces tristes événements. Maintenant, chacun peut se faire une opinion, selon sur ce qu’il aurait voulu entendre dans la dénonciation gratuite ou sur ce qui pourrait être avantageux pour le capitaine Moussa Dadis Camara. De ces deux choix, le témoin a pris le parti de rester sur ce qu’il a vécu sans pour autant entrer dans les narratifs de romans policier et d’espionnage, ce qui aurait sans doute fait plaisir à cet avocat tonitruant, mais éloignerait la Cour de la vérité des faits.
TIbou a opté de dire la vérité, sa vérité, sans aucun jugement de valeur subjectif ou objectif sur le comportement des uns et des autres avant, pendant et après ces événements. Malheureusement, des avocats assez limités dans le droit comme dans le raisonnement, à l’image de ce maître Hamidou Barry, oublient trop souvent qu’il s’agit d’un procès criminel au cours duquel des jugements de valeur, les déclarations hasardeuses ou les témoignages sans preuves évidentes, peuvent malheureusement ou heureusement nuire à des innocents ou favoriser d’éventuels coupables. Ce qui serait naturellement loin de la vérité et maître Hamidou Barry aurait intérêt à descendre de son nuage de rêves ou à tout le moins reporter sa vengeance personnelle manifeste contre le Professeur Alpha Condé et le Général Sekouba Konaté au cours d’un autre procès pour éviter de tomber dans l’amalgame des faits. Au demeurant, le Président du tribunal, Ibrahima Sory II Tounkara, ne manque jamais, au cours des audiences depuis le début, de rappeler à cet avocat que son affaire d’argent avec le Général Sékouba Konaté est pendante devant la Cour d’appel et lui enjoint toujours de revenir sur des faits ayant un lien avec les éléments des infractions poursuivies devant la juridiction criminelle.
Pour ce qui est de son amour démesuré pour la CPI, il pourrait bien postuler pour cette Cour même s’il est évident d’avance qu’il échouera platement au premier test. Maître Hamidou Barry devrait également éviter d’insulter l’intelligence et les compétences des magistrats guinéens en continuant de plaider régulièrement pour la délocalisation de ce procès à la CPI. En forçant, comme on l’a constaté, les témoins ou les victimes à évoluer dans leurs déclarations dans le sens de ses ambitions, l’on se demande bien qui il défend dans ce procès. Les victimes ou lui-même ?
A la limite, réfuter les compétences de ce tribunal est un outrage à la Cour présidée par l’impertubable juge Ibrahima Sory II Tounkara.
”Devant cette juridiction, ce ne sont pas les déclarations, les accusations rapides, les préjugés, les procès publics. C’est l’exactitude, ce sont les faits concrets, les preuves palpables…” (Tibou Kamara) CQFD !
Je n’ai pas d’atomes crochus avec le témoin Tibou Kamara mais tout de même, pouvait-on le forcer à mentir, travestir la vérité pour faire plaisir à certains et incriminer d’autres ?
Par Abou Maco