Le 11 avril dernier, le président guinéen de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a reçu des artistes du pays pour échanger autour des conditions de vie des artistes. Mais aussi des problèmes dans le monde de la culture. A la fin de cette rencontre, les visiteurs avaient bénéficié des sacs de riz et des billets de banque, apprend-on. Ce qui n’a pas été du goût des artistes absents, qui ont battu le pavé ce mardi, 19 avril 2022 devant le ministère de la Culture et de l’Artisanat dans la commune de Kaloum. Ils réclamaient eux aussi, leurs sacs de riz avec des propos hostiles aux autorités.
Rouges de colère, certains n’ont pas tardé à réagir à notre micro, en parlant de discrimination sur le choix des artistes pendant l’invitation faite par l’Union Nationale des Artistes Musiciens de Guinée (UNAMGUI) dirigé par Mohamed Lakrass Cissoko.
“Depuis vendredi, on a commencé les revendications pour réclamer nos droits. Parce que le mouvement qu’on appelle UNAMGUI est venu dire qu’il parle au nom de tous les artistes guinéens mais c’est tout à fait faux. Pour notre part, on n’a pas reçu l’information. Ils sont venus rencontrer le Président et n’ont même pas pris le soin de parler des difficultés que traversent les artistes. En même temps, ils ont eu chacun dix(10) sacs de riz. On a vu cela à la télé et on s’est sentis écartés”, a indiqué Maka Kouyaté, artiste auteur-compositeur et porte-parole du groupe standard de Petit Condé, qui poursuit:
“Aujourd’hui, nous sommes dans la cour du département pour exprimer notre mécontentement devant tout le monde et devant l’opinion publique. On est là pour ça, on a dressé une liste et on a délégué nos aînés qui gèrent l’affaire avec les cadres du département. On espère avoir gain de cause(…) pour le moment, on est là au ministère pour réclamer nos sacs de riz pour que les autres sachent qu’on a pas eu” , explique-t-il.
Pour l’humoriste Alhassane Diallo, la seule réclamation, c’est l’obtention de leur part de riz comme les autres, les dix sacs ou rien. Et si rien n’est fait, ils vont demander le départ du ministre de la culture.
“Depuis que nous, nous sommes nés, on ne connaît que le riz. Doumbouya a donné du riz aux autres pourquoi pas nous. Soit il nous donne le riz, soit il part de la transition ou bien qu’il renvoie son ministre de la Culture. Quoi qu’il en soit, nous on veut le riz, on est venus ici pour ça. Il nous faut du riz hein ! Sinon Doumbouya tu ne finiras pas la transition. C’est le riz qu’on connaît”, a-t-il menacé.
Pour sa part, Ibrahima Sory Dambakaté, artiste chanteur, a souhaité que le partage se fasse pour ne pas que cela soit l’objet de division des artistes.
“Mon souhait est que le Président Doumbouya envoie le riz pour tous ces artistes sinon, je crains qu’il y ait une division au sein. Si tout le monde gagne sa part de riz, tous les artistes conjugueront alors le même verbe, au cas contraire, il n’y aura pas d’entente entre ceux qui l’ont eu et nous”, prévient le concepteur du titre Khility.
Déterminés, ces artistes ne comptent pas bouger d’un iota tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte par le président et son ministre de la Culture.
Moussa Rama, pour Lerevelateur224.com