C’est en raison de plusieurs dysfonctionnements que le pool des avocats avait décidé de suspendre sa participation pour la défense des détenus politiques incarcérés depuis plusieurs mois dans des geôles de Conakry. Interrogé ce mercredi 12 mai, Me Salifou Beavogui a indiqué que ceci était pour éviter d’accompagner leurs clients dans l’injustice et dans l’arbitraire. Il argumente cet acte par le renvoi des dossiers devant la juridiction de jugement.
” Nous avons tout intérêt de revenir dans la procédure pour essayer d’assurer la défense de nos clients. Donc rien n’a changé, on ne s’était pas totalement retiré de dans la procédure, le collectif avait simplement suspendu le temps d’y voir clair. Aujourd’hui, nous avons vu clair dans l’affaire. Sur 81 personnes, il y a 31 qui ont été libérées et le reste, nous irons batailler fort devant les Cours et Tribunaux pour obtenir la libération de nos clients” a soutenu Me Salifou Béavogui.
A la question de savoir qu’est-ce qui rassure le collectif d’avocats cette fois-ci pour ne pas que les mêmes dysfonctionnements ne reviennent freiner l’élan de défense? Cet avocat s’adosse sur la procédure pénale, qui pour lui, à une appellation à chaque étape en ce qui concerne les preuves.
” quand vous êtes à la police, on parle d’indice. Quand vous êtes devant le procureur, on parle de présomption, devant le juge d’instruction, on parle de charge. Devant la juridiction de jugement, on parle de preuve. Donc, devant les juridictions de jugement, les débats sont publics et le juge ne fonde sa décision que sur des éléments qui lui ont été apportés contradictoirement discutables en audience publique. Donc, nous nous pensons que devant la juridiction du jugement, c’est la preuve qu’on va rechercher avant que nos clients ne soient retenus”, a précisé Me Salifou Beavogui.
Devant la juridiction de jugement, Me Salif Béavogui caresse l’espoir que tout peut aller de mieux pour leurs clients, qui seront sans doute disculpés de tous les chefs d’accusation.
Moussa Rama