Il a promis de gouverner autrement. Mais il n’est pas prêt à frustrer autrement. Il cogite sur la manière, le moment.
Il sait déjà qui doit partir mais il ne veut faire partir personne autrement.
Alors que les guinéens attendent impatiemment de découvrir le visage du gouvernement de la 4ème République, le Chef de l’État lui, a la main lourde voire qui tremble non pas peur mais par crainte de blesser, d’humilier ceux qui verront dans ses choix une traîtrise, une trahison. Alors qu’il doit nommer son gouvernement pour honorer ses engagements de gouverner autrement et redonner un nouvel espoir dans la gouvernance publique longtemps minée par une dispute violente de clans rivaux dominés par l’intérêt et autre agenda avec pour conséquence la fragilisation de l’autorité suprême.
C’est connu de tous, qu’en Guinée, surtout sous Alpha Condé, organiser mille élections n’est pas chose difficile, mais constituer un gouvernement c’est plus qu’une montagne à déplacer ou, de la mer à boire.
Tous les pays qui ont organisé la présidentielle après le nôtre, n’ont pas perdu le temps pour faire ou défaire leur gouvernement.
Alpha Condé n’a pas eu besoin d’une aide internationale pour financer les élections en Guinée. Mais tout porte à croire que pour la nomination de son gouvernement il en a sérieusement besoin.
L’autre raison, au-delà du côté affectif que le Chef de l’État voue à ses ministres, dans un pays où tout le monde veut être Ministre, sans jamais commencer à un niveau inférieur, il est serait difficile de déshabiller Paul pour habiller Pierre, car l’ambition de chacun reste légitime.
Les jeunes veulent à tout prix bousculer les lignes et brûler les codes. La fonction ministérielle est perçue comme le baptême de feu d’une carrière juvénile alors que les anciens pensent plutôt à un couronnement de parcours voire même à une fonction de carrière.
Et si tout ça c’est pour ça, est-ce que le Président avait besoin de donner les couleurs de sa gouvernance de rupture.
Mais bon, il n’échappe pas lui aussi à la règle. Décider autrement et librement, c’est possible mais c’est difficile.
Évaluons ensemble les risques et aidons le Président Alpha Condé.
Marouane.