Depuis la nuit des temps, les hommes, autant qu’ils sont, dans leur vanité puérile, croient en eux-mêmes, plus qu’il ne le faut, parfois sans réserves ni limites. Ils s’imaginent dans leurs illusions, ces pauvres mortels, capables de planifier le temps et d’en maîtriser le cours, imprévisible et incompressible. Dans tout ce qu’ils font, les homo sapiens ne veulent pas trop douter, n’aiment pas reculer, même pour une bonne raison et une cause noble, ne se ravisent pas souvent, de peur de passer pour faibles et résignés, défaitistes et dilettantes, comme si tous étaient absolument sûrs que rien ne peut s’opposer à leur quatre volontés ni personne ne peut les empêcher d’atteindre tous leurs buts, d’arriver à toutes leurs fins. On n’a plus en face le commun des mortels mais côtoie des surhommes, descendus tout droit du ciel, sortis des cuisses de Jupiter, maîtres des horloges, de l’univers, de la terre et du ciel, à l’image de Dieu qui, pourtant, seul, est omnipotent, omniscient, omniprésent, surtout a le don naturel d’éternité que nul ne peut lui disputer ni denier. On se projette dans les années, déroule son agenda, fixe des caps, determine des objectifs, bref on en fait à sa tête en ignorant, royalement, dame nature, en toisant, Ô sacrilège, le très Haut et miséricordieux. La foi est de second degré, Dieu semble défié dans tous ses pouvoirs, oublié dans ses mystères insondables. C’est pourquoi, les uns font beaucoup de bruits, les autres, se laissent gagnés par le découragement, sont rongés par un sentiment d’échec et d’impuissance. Les premiers, pourraient être cueillis, à froid et se retrouver logés à la mauvaise enseigne, les seconds pourraient émerger de leurs doutes et inquiétudes et reprendre goût à la vie , devenue meilleure. Certes, tout peut paraître parfois difficile, mais il n’y a rien d’impossible à l’horizon, tout peut sembler perdu, mais en réalité, rien n’est gagné pour personne, tout peut avoir l’air joué d’avance, mais, aucun scénario n’est écrit pour de bon. Chaque homme est libre de choisir son chemin et de nourrir n’importe quelle ambition de son choix, légitime ou non, mais à la fin, c’est à Dieu, à lui seul, mieux armé que tous, au-dessus de chacun, que reviendra le dernier mot.
Personne ne sait de quoi demain sera fait, ne peut prévoir, anticiper, conjurer ce qui attend chacun. Alors, attendons toujours de voir ce que réserve l’avenir, ce qu’il adviendra de tous, dans la foi et l’humilité. Il ne sert à rien de se précipiter à juger et trancher, à tirer des conclusions hâtives.
Dieu nous attend chacun au tournant, quel que soit le chemin que nous choisissons, le sentier que nous empruntons, les chantiers que nous ouvrons, les projets que nous prônons et défendons avec acharnement et obsession.
Dieu n’est pas pressé ni impatient. Il a soufflé à l’une de ses créatures, Tolstoï, ses paroles fortes, d’inspiration divine : “Tout vient à point pour celui qui sait attendre”. Il n’y a rien de plus fort que ces deux-là : patience et temps, ils feront tout.
Bon dimanche chez vous et ne désespérez surtout pas, en vous souvenant qu’il y a ce que chacun veut qui est aléatoire, voire, prétentieux, puis, il y a ce que Dieu fera qui est sûr et certain et implacable . Qui vivra, verra.
L’édito.