Le centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli qui s’occupe à la fois du traitement de toute autre pathologie, est de nos jours confronté à de nombreuses difficultés. Le manque de subvention du centre pour faute de statut et la non prise en charge du personnel, sont entre autres les problèmes les plus remarquables.
Interrogée ce vendredi 06 septembre 2024, la directrice du centre a lancé un appel au gouvernement, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté.
‘’Le centre n’est pas subventionné, parce que le centre n’a pas de statut. Est-ce que le centre est un hôpital ? Est-ce un centre amélioré? Le gouvernement n’a pas déterminé ça pour le moment. C’est pourquoi, quand les subventions viennent pour l’Etat, le centre ne bénéficie pas. Sinon, tous les hôpitaux, les centres et postes de santé sont subventionnés. Ils ont un montant bien déterminé que ça soit en argent ou en médicaments. Les médicaments viennent pour être distribués. Donc, notre lutte aujourd’hui, c’est comment faire pour qu’on ait un statut. Parce que dès qu’on a un statut, ça veut dire que le centre sera aligné dans une position qui lui permettra de recevoir des médicaments, des consommables et des financements, la logistique comme les autres hôpitaux. Au jour d’aujourd’hui, nous avons une capacité de 30 lits, comme si c’était un hôpital préfectoral.
Normalement, les cas d’ulcère de buruli, quand c’est diagnostiqué, ça doit être gratuit. L’hospitalisation est gratuite, les médicaments sont gratuits et l’alimentation est gratuite aussi. Mais comme ce sont des cas suspects qui viennent là-bas, les patients payent puisque qu’on n’a pas de subvention. Tous les malades qui viennent en consultation, en hospitalisation, ils payent. C’est cet argent-là qui est budgétisé, qui nous permet de faire l’achat des médicaments et autres consommables pour la pharmacie. C’est comme ça que nous arrivons à maintenir le centre opérationnel’’, a fait savoir Dre Aminata, ajoutant qu’en dépit de l’Ulcère de Buruli, le centre s’occupe évidemment du traitement de plusieurs autres maladies. C’est pourquoi, elle sollicite l’aide du gouvernement et des partenaires pour l’opérationnalisation du centre.
‘’On soigne beaucoup de maladies : les dermatoses, le paludisme, les cas d’appendis, de hernie, d’hydrocel, on opère, en attendant que le centre n’ait un statut pour n’avoir que les Ulcères de Buruli. Quand le centre aura une subvention, nous allons arrêter les autres activités pour ne s’occuper uniquement que de l’Ulcère de Buruli.
Pour l’opérationnalisation du centre, je dirai au gouvernement et aux personnes de bonne volonté de nous aider à avoir un statut pour le centre. Ça, c’est la première des choses. Et puis, de nous envoyer du personnel. Parce que parmi les 14 agents de toutes catégories confondues que nous avons, il n’y a que deux qui sont au compte de l’Etat. Donc, pour tous les autres, il faut passer par tous les moyens pour les encourager pour continuer le service du centre. Tout ça là, pèse sur le service. S’ils étaient des fonctionnaires, ça allait diminuer un peu la charge. Parfois, on peu avoir 20 à 30 malades, parce que d’autres malades peuvent rester jusqu’à un an, parce que tant que la maladie ne s’est pas améliorée, on ne les laisse pas partir pour éviter de nouvelle aggravation. Nous sollicitons aussi la rénovation du centre qui est en état de vétusté et la formation continue de nos agents. Vraiment, c’est une doléance qu’on demande à l’Etat’’, a lancé la directrice du centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli dans la préfecture de N’Zérékoré.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.
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