Ce jeudi 5 septembre 2024 marque l’an 3 de l’arrivée au pouvoir du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). C’est dans une ambiance mitigée dans la capitale guinéenne, que ce troisième anniversaire de prise du pouvoir du CNRD a été commémoré.
Malgré la forte pluie qui s’est abattue sur Conakry ce matin, sur l’autoroute Fidel Castro Cruz, c’est l’euphorie totale qui régnait du côté des pro-CNRD. Tandis que sur la route le Prince, depuis hier, des échauffourées ont éclaté entre les anti-CNRD et les forces de l’ordre.
Quel bilan faut-il dresser durant ces trois ans de gouvernance du CNRD? Fodé Baldé, responsable de la communication de l’Union des Forces Républicaines (UFR), trouve ce bilan regrettable et exprime ses craintes quant à l’avenir de la Guinée.
‘’L’appréciation que nous avons de la transition au cours de ces trois années, se fait à l’aune des discours tenus le 5 septembre 2021, dont entre autres « aucun Guinéen ne perdra la vie », « le retour à l’ordre constitutionnel », « le refus du culte de la personnalité ». Je pense que nous sommes en mesure de dire que cela n’a pas été respecté’’, dit-il au début de sa communication.
Du point de vue social et économique, Fodé Baldé, issu de la formation politique de Sidya Touré, estime que les promesses faites dans ces domaines n’ont pas été respectées.
‘’Quand on regarde aujourd’hui du point de vue social, on peut dire que la situation sociale est déchirée. Au niveau économique, on peut dire qu’en réalité, avec l’explosion du dépôt central, la détérioration des routes et la cherté de la vie, ce n’est pas réjouissant’’, a-t-il déclaré.
Du point de vue politique et des droits de l’homme, il s’est également prononcé en ces termes : ‘’Du point de vue politique, comme on le savait très bien, le dialogue demandé par les forces vives n’a pas été retenu. Les leaders politiques sont contraints aujourd’hui à l’exil. En termes de droits de l’homme également, comme on peut le constater, la disparition des deux leaders de la société civile, Billo Bah et Foniké Manguè, ainsi que le nombre de personnes ayant perdu la vie sous les balles qui ont fauché des jeunes Guinéens, sont à déplorer. Globalement, on peut dire que l’espoir suscité le 5 septembre a laissé place au désespoir et que nous avons des craintes quant à l’avenir de notre pays. Et c’est ce qu’il y a de plus regrettable et de plus désolant’’, a déploré Fodé Baldé.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.