En Guinée, cela fait pratiquement plus de 100 jours, que certains médias privés sont fermés par les autorités de la transition. Malgré les multiples démarches du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) et les Associations de presse, le combat semble perdu d’avance pour moult observateurs. Jamais, dans l’histoire de la Guinée, la presse privée n’a subi un tel sort.
Emplois perdus (plus de 700 journalistes envoyés au chômage), contrats commerciaux rompus du fait de la fermeture des Groupes de médias concernés. Et pis, certains travailleurs d’Espace FM, de Sweet FM, d’Espace TV, de Djoma médias et du Groupe Fréquence médias sont confrontés en ce moment à la pire réalité de la vie, ne pouvant plus faire face à des charges quotidiennes ou mensuelles. D’autres, se sont retournés au village, pour refaire leur vie. On parle aussi de foyers brisés.
Un combat perdu d’avance ?
Alors qu’aucune solution n’est encore trouvée, des observateurs les plus avertis analysent qu’il sera très difficile de voir la presse gagnée ce combat face aux militaires au pouvoir, en raison de la division qui règne en son sein.
Tout de même, interrogé à propos ce vendredi 30 août 2024, Sékou Jamal Pendessa a été catégorique. Pour lui, le combat se poursuivra très bientôt, avec l’implication du mouvement syndical guinéen.
‘’Nous entendons beaucoup de choses, les gens ne connaissent pas le syndicat, ne connaissent pas la force de notre conviction, ne connaissent pas notre capacité de résistance, de constance, nous disons aux uns et aux autres qui doutent encore, que nous sommes loin d’abandonner le combat. Le combat continue, nous pouvons adapter le combat au contexte qui prévaut, mais, on ne peut jamais abandonner ce combat’’, a-t-il rassuré.
Quid du soutien du mouvement syndical guinéen ?
Le journaliste-syndicaliste, secrétaire général du SPPG, justifie le silence du mouvement syndical, par le fait des tractations en cours pour réunifier toutes les centrales syndicales, afin de conjuguer le même verbe. Une fois cette étape franchie, Sékou Jamal Pendessa promet, que la lutte sera menée avec ardeur pour faire fléchir les autorités de la transition.
‘’Ce que les gens ne savent pas, il y a beaucoup d’aspects. Je vais vous citer certains qui sont sur la place publique, et d’autres, on gère à l’interne, les gens ne pourront pas le savoir, parce que c’est stratégique, il ne faut pas dévoiler certaines choses. C’est que, une partie du mouvement syndical, donc, une grande centrale comme l’USTG, était dans un processus de réunification qui a commencé ici en Guinée, qui s’est accéléré à Genève, et qui s’est terminé la semaine dernière, si j’ai bonne mémoire. Vous avez suivi cette cérémonie à la bourse du travail. Donc, on a besoin d’une forte Union au sein du mouvement syndical, pour engager certaines luttes. Ça, c’est l’une des raisons.
Il y a beaucoup d’autres que je ne vais pas donner, mais tous sont en train de plaider en notre faveur, et moi, en tant que général, comme disent les stratèges des empires combattants chinois, un général qui ne sait pas à quel moment il faut engager sa troupe, c’est le plus bête des généraux, et qui garantit l’échec avant même le combat. Donc, nous savons ce que nous faisons, la lutte n’est pas abandonnée, et on va gagner la lutte. C’est pourquoi, nous disons une fois encore, que le Président (Mamadi Doumbouya) a toutes les chances de saisir cette opportunité’’, a-t-il rassuré.
Madiou BAH.