N’Yensou, est un district qui regorge six (6) secteurs relevant de la sous-préfecture de Binikala, préfecture Macenta. Il se trouve dans l’oubliette de l’Etat guinéen. Un seul forage et deux écoles primaires et aucun centre de santé, sont les problèmes auxquels les citoyens de cette localité sont confrontés.
Rencontré, Pierre Wéwa Inapogui, président du district de N’Yensou, s’est exprimé sur le calvaire que vivent ses concitoyens. Dans ses explications, M. Inapogui a martelé que l’Etat les a oubliés. C’est pourquoi, il demande aux autorités de la transition de les soutenir.
‘’Les difficultés qu’on rencontre sont liées au problème d’eau. Tous mes districts n’ont pas d’eau. Et j’ai 6 secteurs. Le centre qui a un seul forage, depuis le temps de la rébellion, quand les réfugiés sont arrivés ici, c’est en ce moment que ce forage a été réalisé. Pour que les gens puissent avoir de l’eau, ils sont obligés d’aller au marigot ou bien creuser au baffons pour boire.
Pour l’éducation, on a seulement deux écoles primaires. Il y a une à Halabou et l’autre à N’Yensou de 3 salles de classes. Les autres secteurs, on a partagé les enfants dans les autres districts, surtout Taninézou, les élèves vont jusqu’à Dolou et il n’y a pas de moto ; donc, les enfants tapent jusqu’à 7km pour aller à l’école. En plus de ça, nous avons une difficulté par rapport au personnel enseignant. On a que des enseignants contractuels qui sont payés par les communautés qui ne vivent que des travaux champêtres. On a tout fait pour que le gouvernement les engage, mais hélas.
Sans vous mentir, ces enseignants sont là malgré eux, parce qu’ils n’ont jamais eu le courage d’abandonner les enfants en classe à cause de nous seulement. C’est pourquoi, les parents d’élèves sont contraints de payer 200.000 GNF et 5 mesures de riz. Et même ça, c’est insuffisant franchement pour eux, il faut le reconnaitre.
A cela s’ajoute aussi un problème de routes qui se pose à l’heure-là. Le gouvernement a pu reprofiler la route de Bilikala-Macenta, mais ils n’ont pas touché nos routes qui mènent dans nos différents secteurs. Les gens ne vivent que de l’agriculture. Et actuellement, quand on fait les champs de riz, après les récoltes, si le riz dure avec les familles, ce n’est que 2 ou 3 mois. Nous sommes toujours obligés d’aller au marché pour acheter le riz importé. Depuis le temps de Sékou Touré, on n’a jamais eu d’aide, aucune assistance, pas d’appui, encore moins un projet de développement de la part du gouvernement et de ses partenaires. C’est pourquoi, on peut dire que le gouvernement nous a oublié’’, a confié le président du district de N’Yensou, qui demande au président de la transition, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté de leur venir en aide.
‘’Tout ce que je demande au Président de la République et aux bailleurs de fonds, c’est de nous venir en aide. Parce qu’aujourd’hui, l’eau qui est la vie nous manque. Vous imaginez, un district qui regorge 6 secteurs en son sein, il n’y a qu’un seul forage réalisé pour les réfugiés et c’est à N’Yensou pour plus 500 personnes pour ce seul forage. Le problème de santé on en parle pas. Parce que si ce n’est pas à Binikala, la sous-préfecture qui est à 7km pour nous qui sommes proches, il n’y a pas d’autres postes de santé.
Aujourd’hui, quand on a une femme qui est en travail, ça nous met dans la merde. La route n’est pas bonne, pour gérer ces problèmes, ce n’est pas facile. Depuis qu’on a fermé les pharmacies non agréées, il faut qu’on parte au centre de santé de Binikala. Transporter une femme en travail dans le hamac à cause du mauvais état de la route, c’est pitoyable. Vraiment, on ne peut pas continuer à vivre cette réalité pendant que l’Etat est au courant de notre problème. Il faut que l’Etat et ses partenaires nous viennent en aide’’, a plaidé Pierre Wéwa Inapogui.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.