Situé sur l’axe routier Kissidougou-Kouroussa, long de 182 km, le pont sur le fleuve Kignaigbè qui mesure 30 mètres linéaires environ, est localisé à 600 mètres du village de Kourania et à 2 km du district de Bambaya, deux localités relevant de la sous-préfecture de Sangardo. Aujourd’hui, cet édifice rongé par le temps et les intempéries, présente tous les signes d’un pont à risque et provoque les frissons quotidiens chez les usagers de cet axe routier.
À vue d’œil, rien ne rassure sur ce pont. Son tablier présente des fissures et des trous qui sont couverts de morceaux de bois à la place du béton ou des barres de ferle remblai au côté sud se dégrade peu à peu à cause de l’érosion. Quant aux piliers, l’on se demande jusqu’à quand ils continueront à supporter ce pont placé à un endroit du fleuve où le débit est très puissant. Le taux de fréquentation journalière est très élevée à cause des nombreux villages peuplés qui sont situés de l’autre côté et dont les habitants sont obligés de traverser ce pont pour rejoindre la commune urbaine. De même, une dizaine de véhicules transportant des commerçants traversent ce pont chaque lundi pour rejoindre le très populaire marché hebdomadaire de Douakô, une localité de la préfecture de Kouroussa.
D’ailleurs, en raison de sa dégradation poussée, l’usage de ce pont est désormais uniquement réservé aux motos, tricycles et piétons. Quant aux véhicules, ils sont contraints de le contourner en passant par Sangardô. Youssouf Mara, citoyen de Manfran, un district de la sous-préfecture d’Albadariah, exprime le ras-le-bol généralisé.
‘’Moi presque chaque deux jours, je dois me rendre dans la commune urbaine de Kissidougou et à chaque fois que je traverse ce pont, je tremble de peur, mais je n’ai pas de choix. C’est dangereux, surtout pendant cette saison pluvieuse où le niveau de l’eau du fleuve est très élevé. Il arrive parfois même que l’eau dépasse le niveau du pont. A cause du mauvais état de ce pont, nous avons de sérieuses difficultés à acheminer nos produits agricoles vers les grands centres urbains, car comme vous le constatez, les véhicules ne passent plus par là. Nous produisons énormément de riz et d’autres produits vivriers chez nous. L’entreprise qui doit construire le nouveau pont traîne les pas comme un caméléon, de saison en saison et on ne comprend plus rien’’, a-t-il déploré.
Néanmoins, on constate des grands travaux de construction des ponts et des dalots par endroit sur cette transversale. D’ailleurs, la bonne nouvelle de ce côté, c’est le fait qu’il y ait un nouveau pont qui a déjà pris forme en aval du fleuve Kignaigbè non loin de l’ancien. Les travaux de réalisation de cet ouvrage sont confiés à une entreprise locale. Malgré le retard accusé dans la réalisation de ce nouvel édifice, Mohamed Kaba, le chef des travaux de ladite entreprise rassure.
‘’Comme vous voyezw le pont proprement dit est déjà fini. Maintenant, ça reste le remblai au niveau des deux extrémités. C’est un pont bien solide qui mesure 30 mètres linéaires avec les trois travées. En tout cas, je rassure les usagers que d’ici l’arrêt des pluies, tout sera prêt et leur calvaire sera un lointain souvenir. Sinon, le pont est complètement fini, mais il y a l’eau qui occupe la surface où on doit remblayer’’, s’est-il défendu.
À noter que les grands travaux sur cette route se réalisent en deux temps, selon l’esprit du contrat ficelé entre l’État et l’entreprise EBM (Entreprises Bah Mamadou). Dans un premier temps, il s’agissait d’exécuter les travaux de dégagement de la route du PK0 jusqu’à Douakô dans Kouroussa ; et dans un second temps, de réaliser 4 ponts et une quarantaine de dalots. A date, selon l’entreprise, les 4 ponts sont terminés à savoir, le pont de Worofa, le pont Kignaigbè, le pont de Manfran et le pont de Dombôya. Quant aux dalots, il ne reste que 3 sur 40.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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