Depuis l’enlèvement de Fonikè Menguè et Billo Bah, les réactions se multiplient tant en Guinée qu’à l’étranger. Malgré les dénonciations et interpellations, aucune nouvelle de ces deux activistes de la société civile guinéenne. Chacun interprète à sa manière. D’autres craignent même le pire, après l’épisode Sadiba Koulibaly.
Pour certains acteurs de la société civile guinéenne, cette forme d’interprétation extrajudiciaire d’opposants, est contraire aux normes et viole les lois de la République. Interrogé par notre correspondant régional ce vendredi 2 août 2024, le coordinateur régional de la cellule de veille citoyenne de Kindia, a déclaré que cet enlèvement est un véritable recul démocratique.
‘’C’est vraiment décevant, parce que ça décourage même les partenaires financiers et techniques, comme les grandes institutions qui œuvrent dans le cadre de la paix et de la promotion de la démocratie. C’est une déception. Honnêtement, depuis le 5 septembre 2021, je me suis dis comme le président a fait la France, et la France est un pays qui œuvre dans le cadre de la protection des droits humains, donc, quelqu’un ne peut pas y être et puis revenir gérer un pays avec ses propres compatriotes et puis les enlever. C’est vraiment décevant et ça n’honore pas notre pays’’, a déploré Salifou Sylla.
Selon cet acteur de la société civile, le président de la transition doit revenir sur son discours du 5 septembre pour faire avancer le pays.
‘’Il doit revoir sa copie, surtout son discours du 5 septembre 2021, parce que c’était un discours riche et encourageant. Il ne faut pas qu’il soit influencé par son entourage. C’est ce qu’on est en train de voir. Au niveau de son entourage, chacun est en train de régler son compte sur une entité donnée et c’est ce qui fait qu’actuellement, on a du mal vraiment à comprendre qu’est-ce qui est fait. Lui-même est-ce qu’il sait ce qu’il est en train de faire. Donc, il faut que le général Mamadi Doumbouya revienne pour dire que ‘oui’, je suis venu pour la Guinée et les guinéens.
Le développement ne peut pas se faire avec la violence, le développement ne peut pas se faire avec les kidnappings et que la transition ne peut se faire que dans l’inclusion de toutes les parties prenantes. Il faut qu’il change sa façon de faire l’amour à la Guinée’’, a-t-il interpellé.
Depuis Kindia, Amara dji SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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