La ville de Mamou est l’une des préfectures où l’activité de mototaxi est beaucoup convoitée par la jeunesse sortie des grandes institutions d’enseignement supérieur du pays, mais en situation de chômage. Cependant, l’exercice de ce métier qui occupe une place prépondérante parmi tant d’autres, n’est pas sans conséquence.
Rencontrés ce mercredi 3 juillet 2024 dans le centre-ville de Mamou, nombreux sont ces conducteurs de mototaxis qui interpellent les autorités sur leur condition de travail, souvent mélangée avec des risques d’insécurité. C’est le cas de Mamadou samba Diallo.
‘’Les motards ont beaucoup de souffrance à l’heure là, parce que nous sommes au travail pendant toute la journée et avec les passagers, il y a beaucoup de difficultés. Et si tu restes aussi sans travailler la journée, la nuit ce sera très difficile, parce qu’il y a des risques d’insécurité dans le pays. On entend souvent dans les radios tel taxi-maitre a été agressé, tel autre tué ou disparu, donc, ça fait pitié de faire cette activité sans le minimum de sécurité assurée.
Nos services de défense et de sécurité de Mamou, je ne dis pas qu’ils ne travaillent pas, mais à mon avis, ils doivent beaucoup redoubler d’efforts pendant cette saison pluvieuse. Ce que nous gagnons ici pour nous-mêmes c’est parfois 2000 ou 3000 GNF, juste pour ne pas rester à la maison comme ça. Nous n’avons pas la moto pour nous-mêmes, on travaille pour les gens en déposant chaque jour la recette. Donc, moi j’invite franchement nos autorités actuelles de nous aider’’, a-t-il interpellé.
Même son de cloche chez Souleymane Diallo. ‘’Comme vous voyez, nous sommes garés ici à Mamou, plus précisément à la gare-voiture de Conakry, chacun a son gilet, mais les couleurs sont différentes. Les passagers qui circulent nous les signalons pour les envoyer à leur destination. Il y en qui nous fatiguent souvent. Au cours de la route, ils vous disent envoie moi dans tel ou tel endroit. Dès que vous arrivez à destination, ils disent non un peu devant, allons encore, c’est monté comme ça, c’est descendu comme ça. Mais tout ça, on peut dire c’est dans notre travail. Ce que je peux vous dire en toute sincérité ce matin, nous souffrons énormément ici à Mamou. Nous n’avons pas d’autres activités parallèles sauf ça, conduire la moto matin et soir, sous le soleil, sous la pluie. Si tu gagnes 5 000, 15 000 ou 20 000 pendant toute la journée, tu te contentes de ça. À défaut, tu rentres à la maison pour garer la moto. Là où je suis comme ça, je n’ai rien mangé encore depuis le matin.
J’ai peur aussi de prendre 5 000 francs sur l’argent que je possède pour acheter quelque chose à manger, ça serait un gros risque. Est-ce-que je vais gagner des clients pour trouver le montant complet de ma recette journalière ? C’est ça toute mon inquiétude. Cette moto que je détiens comme ça, ne m’appartient pas, c’est grâce à une connaissance que j’ai eu ça pour travailler pour quelqu’un chaque. J’ai deux femmes et 5 enfants à la maison, ils ne comptent que sur moi. L’autrefois, l’un de nous ici a failli être tué la nuit par les bandits qui voulaient lui retirer sa moto. C’est pourquoi, on demande aux autorités de faire tout pour renforcer la patrouille la nuit. Et aussi de diminuer la galère dans le pays’’, a-t-il invité.
Depuis Mamou, Ibrahima Molota SOUMAH, pour Lerevelateur224.com.
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