Les autorités préfectorale et communale de Kissidougou ont conféré samedi 08 juin 2024, avec les responsables des services de sécurité, les présidents de conseils des 24 quartiers de la commune urbaine, les tenanciers des hôtels et motels, les représentants de la chambre préfectorale de commerce et les associations de jeunesse.
Le seul point inscrit à l’ordre du jour, c’était de débattre des voies et moyens pour renforcer la vigilance et la sécurité dans la cité de Kissi-kaba Keita dans un contexte particulier marqué par la fermeture des mines, le repos biologique et l’approche de la fête de Tabaski. Cette rencontre présidée par le préfet Colonel Charles Kolipé Lamah, s’est déroulée dans la salle des fêtes Jean Djibril Léno de la Commune.
À travers cette démarche, les autorités locales avaient envisagé la nécessité d’impliquer tous ces acteurs haut-cités dans le processus de sécurisation des citoyens et de leurs biens comme pour dire que la sécurité est l’affaire de tous. D’ailleurs, au cours de cette rencontre, chaque participant était libre de prendre la parole pour porter des remarques ou apporter des propositions. D’entrée de jeu, le préfet a cherché à placer la rencontre dans son contexte.
‘’Le but de cette réunion, c’est pour échanger avec vous pour qu’ensemble, on parvienne à sécuriser Kissidougou. Vous savez tous que les mines sont fermées et bientôt la fête ; ce qui veut dire que notre cité va recevoir beaucoup de monde les jours à venir. C’est pourquoi, nous voulons anticiper les choses pour maintenir la sécurité et la quiétude la veille, pendant et après la fête. Ceux qui viendront vont habiter soit dans les familles, dans les hôtels ou bien les motels. C’est pourquoi, nous avons besoin de votre collaboration d’où l’objet de cette réunion. L’essentiel des problèmes d’insécurité à Kissidougou c’est dans les zones périphériques comme Songbô, Kérédou, Kôrôdou ou Sogbè. Vous connaissez tous les coins où on vend de la drogue, aidez-nous avec les dénonciations, parce qu’aujourd’hui, Kissidougou est devenue la plaque tournante de la drogue’’, a-t-il avoué.
Poursuivant, Colonel Charles Kolipé Lamah a insisté sur la participation effective de chacun, pour gagner ce combat qui ne serait possible qu’avec la complémentarité entre force de sécurité et populations civiles.
‘’La jeunesse doit jouer son rôle, c’est pourquoi, j’instruis le DPJ à convoquer des réunions avec les structures de jeunesse pour les sensibiliser d’avantage. Nous comptons sur la collaboration de chacun. Surtout, nous demandons à la chambre de commerce d’aider nos forces de sécurité à avoir suffisamment de carburant’’, a-t-il plaidé.
Cependant, cet appel du premier magistrat de la préfecture s’est heurté à une certaine inquiétude ressentie par les citoyens. Cette inquiétude a été bien exprimée par Lamine Touré, le président du conseil de quartier Sogbè 1.
‘’Nous remercions les autorités pour leurs soucis concernant la sécurité à Kissidougou. En tant que citoyens, c’est pas un refus de coopérer avec les services de sécurité. Mais le hic est que quand vous dénoncez un bandit, on l’arrête le matin et le soir tu le vois encore libre ; donc, cela nous expose beaucoup plus à l’insécurité, parce que le bandit en question va chercher à se venger en te menaçant ou bien un membre de ta famille. Moi, j’ai fait face à beaucoup de cas de ce genre. En tout cas, les citoyens sont prêts à coopérer ; mais c’est la partie là que les chefs doivent revoir’’, a-t-il indiqué.
Au cours des échanges, plusieurs intervenants avaient insisté sur la responsabilité des hôtels ou motels. Pour Madame Silvie Sayandouno, membre de la délégation spéciale de la commune urbaine, les petits bars ou maquis constituent un nid des bandits.
‘’Moi je pense que les hôtels et les motels ont moins de problèmes, car chaque fois les gérants sont sensibilisés par la police et puis ils coopèrent bien avec les autorités. Mais tout le problème se trouve au niveau de ces petits bars que nous sommes en train de minimiser. Souvent, quand les bandits viennent, c’est dans ces petits bars qu’ils s’installent. C’est pourquoi, j’invite les services de sécurité à aller dans tous les coins vers ces bars’’, a-t-elle recommandé.
À noter que le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kissidougou n’a pas été associé à cette rencontre d’échange. Pourtant, cet empereur des poursuites judiciaires est le garant de l’ordre public dans la cité.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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