En tenant un discours le samedi dernier devant des jeunes de la Cimenterie, un quartier relevant de la commune urbaine de Kagbelen, le ministre de la Jeunesse et des Sports a adressé un message de paix aux jeunes de cette localité. Dans un langage franc et sincère, Kéamou Bogola Haba a annoncé des démarches que son département compte entreprendre pour éviter les morts pendant les manifestations.
Selon lui, face à cette situation, le département qu’il dirige a décidé de faire de la prévention. Une manière assure-t-il, pour éviter que l’Etat continue d’investir beaucoup plus dans l’armée pour recruter et continuer dans la répression.
‘’En tant que ministre de la jeunesse, nous avons décidé de prendre nos responsabilités. S’il y a des manifestations, de la violence, les acteurs, c’est 100% des jeunes, je ne vois pas des vieux dans la rue. Ce sont des jeunes qui se mettent dans la rue. Et vous êtes conscients que ceux qui sont au chômage en grande partie, ce sont des jeunes ? Depuis le 5 septembre, ce sont des jeunes qui gouvernent dans notre pays. Donc, ce sont les jeunes qui gouvernent, ce sont des jeunes qui sont au chômage en grande partie, ce sont des jeunes qui gèrent les forces de défense et de sécurité ; et évidement, ce sont les jeunes qui sont des responsables des violences dans nos quartiers. Nous ne pouvons pas accuser nos pères.
Notre ministère a décidé de faire la question de la prévention une arme que nous allons exploiter au maximum pour éviter que l’Etat continue à investir beaucoup plus dans l’armée pour recruter et continuer dans la répression. La prévention doit être la solution. C’est là qu’il faut investir pendant les années à venir pour qu’il y ait la paix dans notre pays. Cela nous permettra de diminuer le budget que nous consacrons à armer nos forces de défense et de sécurité. Parce que si nous passons 3 ans sans manifestations, je ne vois pas pourquoi nous allons acheter des blindés au lieu d’investir dans nos quartiers’’, argue Kéamou Bogola Haba.
Pour le chef du département en charge de la jeunesse, aujourd’hui, notre pays a trouvé le chemin pour les investisseurs. ‘’Nous avons le premier pays au monde qui a un projet de 20 milliards de dollars, le projet Simandou. Et ce projet ne pourra pas avoir lieu s’il n’y a pas la paix autour du corridor. Dans ce cas, est-ce que nous devons vous prier pour la réalisation de ce projet ? Non ! Parce que si nous voulons résoudre le problème de chômage, c’est par la paix.
Aussi, nous avons notre bauxite. Pourquoi ne pas donner la meilleure chance à la nouvelle génération d’avoir une nouvelle CBG. Pour que nous ayons un projet de 20 milliards de dollars pour transformer notre bauxite, il faut qu’il y ait la paix. Nous devons choisir la paix, forcer le dialogue’’, a-t-il avancé, avant de fustiger les cas de tueries pendant les manifestations.
‘’Nous avons décidé en tant que ministère de la jeunesse, d’œuvrer pour qu’il y ait zéro mort dans les manifestations. Nous ne voulons plus que des jeunes meurent dans les manifestations. Ceux qui sont responsables de leurs morts, sont ceux qui participent aux funérailles de nos jeunes. Au lieu de passer présenter les condoléances, aidez les familles à faire la prévision. Que les imams prennent leurs responsabilités pour dire je ne veux pas qu’un enfant meure dans nos quartiers. Que nos pères de familles décident qu’ils ne vont pas présenter les condoléances à la famille voisine, mais de les aider. Quand vous voyez l’enfant d’autrui faire quelque chose qui peut conduire à la mort, priez cet enfant ou frappez-le, mais on ne le fait plus. Tout le monde est passif quand nos jeunes mettent du feu dans les rues. Après, quand il y a morts d’hommes, on va présenter des condoléances. C’est de la démagogie. Nous voulons que cela s’arrête. Les jeunes qui participent à creuser des tombes, vous avez la possibilité d’éviter que des jeunes meurent pour les accompagner. Parce que vous n’êtes pas fait pour creuser des tombes, vous êtes faits pour travailler. Dans ce cas, prévenons pour éviter des morts’’, a-t-il interpellé.
Madiou BAH.