Lors de la récente conférence de presse qu’il a animée vendredi 10 mai à la plage Camayenne, le Premier ministre Amadou Oury Bah a pointé du doigt les acteurs politiques du pays d’être les responsables de tous les malheurs qui s’abattent sur la Guinée. Des propos qui sonnent mal aux oreilles des partis politiques. C’est le cas du RPG Arc-en-ciel qui n’est pas passé par le dos de la cuillère ce samedi 11 mai 2024, pour répondre au chef du gouvernement.
Devant les militants et cadres du bureau politique national du RPG Arc-en-ciel, Lansana Komara, ex ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, a laissé entendre qu’il est impossible pour le CNRD de faire le RAVEC avant le 31 décembre prochain.
‘’L’essentiel de la conférence de presse du Premier ministre était sur nous, les partis politiques. Le Premier ministre a balayé d’un revers de la main tout ce que nous avons proposé, sans donner d’arguments valables et solides. En ce qui concerne par exemple le recensement administratif et le recensement de l’habitat, il n’a pas pu donner réellement d’arguments valables’’, a-t-il déclaré à l’entame de sa communication.
Avant de poursuivre : ‘’C’est une fuite en avant, ils n’ont pas l’intention d’organiser les élections, il n’y a pas de volonté politique. Donc, s’agissant du recensement général de la population, bien sûr, il existe des textes réglementaires législatifs et internationaux qui obligent les États à faire le recensement général de la population, c’est-à-dire, chaque 10 ans. Ce recensement général de la population de l’habitat est ce qui permet à l’État de planifier ses programmes. Cependant, il y a des phases qui nécessitent au moins 12 mois et même plus, mais jusqu’à présent, aucune phase n’a été abordée. Donc, est-ce qu’il y a une volonté politique ? S’agissant du recensement administratif à vocation d’état civil, en décembre 2017, la conférence des ministres africains en charge de l’enregistrement des faits d’état civil a décidé que chaque pays africain approuve son document de stratégie nationale de modernisation des états civils 2017-2021, pour bénéficier d’un financement des partenaires en vue d’une modernisation effective des faits d’état civil pour l’agenda 2030-2063. Donc, en conséquence, la Guinée s’est dotée d’un document stratégique national de réforme et de modernisation des états civils 2018-2022. Ce travail a commencé avec le Pr. Alpha Condé, avec l’appui de l’Union africaine et de l’UNICEF.
Ainsi, en dépit de tous les défis géographiques, politiques et économiques, les objectifs ne peuvent être atteints dans un délai de 24 mois. Vous voyez maintenant là où ces gens (le CNRD) veulent nous envoyer ? C’est pourquoi, ils sont vagues et flous dans la parole. Il est bon de rappeler que le recensement général de la population et de l’habitation et le recensement administratif à vocation d’état civil font partie de la mission régalienne de l’État et des activités de la souveraineté nationale. Elles doivent être confiées au gouvernement démocratiquement élu, mais pas à une transition’’, a déclaré Lansana Komara.
Pour le secrétaire permanent du RPG Arc-en-ciel, pendant que les financements extérieurs se font très rares au cours de la période de transition, il serait opportun de se référer du fichier électoral existant qui a fait l’objet d’audit par deux institutions très crédibles en la matière, à savoir la Francophonie et la CEDEAO.
‘’Au lieu de se focaliser sur les recensements, nous avons un fichier électoral qui est accepté de tous. Même l’opposition d’alors est d’accord que le fichier est bon. Il suffit seulement de le reconduire’’, a-t-il argué, avant de questionner la démarche du chef du Gouvernement.
‘’De quoi ils se mêlent ?’’, s’interroge-t-il, ajoutant que ‘’nous les acteurs politiques, nous sommes d’accord que le fichier est bon. Eux, ils disent que ce n’est pas bon, il faut passer par le RAVEC ou je ne sais pas quoi. Cela va amener où ? Ça va nous amener à l’échec de la transition. Et ils sont sur cette voie’’, a-t-il avancé.
Pour clore son intervention, Lansana Komara estime que si on veut aller à des élections transparentes et apaisées, ‘’c’est maintenant qu’il faut mener des réflexions qui doivent porter sur l’organe indépendant qui doit gérer ces élections. Et nous sommes pour une CENI consensuelle. Et rien ne nous détournera de cette position’’.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.
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