Les travaux de la deuxième édition du week-end africain du droit minier et de l’énergie (WADME) ont été lancés ce vendredi 10 mai 2024, dans un réceptif hôtelier de la place. Un lancement effectué sous l’égide de Bachir Camara, secrétaire général du ministère des mines et de la géologie.
Initié par l’Institut de Formation et d’Expertise Juridique (IFEJ), en partenariat avec le Barreau de Guinée, le week-end africain du droit minier et de l’énergie (WADME), est un évènement panafricain et annuel, qui permet aux acteurs du secteur minier et de l’énergie de dialoguer et de proposer des solutions aux grands enjeux juridiques et économiques liés à la recherche, au développement et à l’exploitation des ressources minières et énergétiques (renouvelables et fossiles) du continent Africain.
C’est en présence du secrétaire général du ministère des mines et de la géologie, du chef de cabinet du ministère de la justice et des droits de l’homme, du président de la chambre des mines de Guinée et du bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, des barreaux de la République démocratique de Congo, du Tchad, du Sénégal, du Congo Brazzaville que les travaux ont été lancés.
Pour cette deuxième édition, 10 panels seront animés par des spécialistes venus de plusieurs pays africains et européens qui vont débattre et partager leurs expériences sur les thématiques liées à la transformation des minerais en Afrique et la transition énergétique, les audits juridiques et fiscaux d’acquisition et de fusion des compagnies minières et d’énergie en Afrique, les fonctions juridiques dans le secteur des mines et de l’énergie: tendance et bonnes pratiques.
Dans son discours de circonstance, Momoya Sylla, vice-président de l’l’Institut de Formation et d’Expertise Juridique et président de la commission d’organisation de cet événement, a indiqué que le week-end africain du droit minier est un espace commun de discussions et d’échanges sur les enjeux et problématiques en lien avec les mines et l’énergie en Afrique.
‘’Le WADME est aussi et surtout un moyen pour l’ensemble des participants, de contribuer à la vulgarisation de la réglementation applicable à toutes les phases de recherches, de développement et d’exploitation des ressources naturelles en Afrique. À travers le WADME, c’est une opportunité offerte de promouvoir les potentialités minières énergétiques de nos pays respectifs d’une part et de partager nos expériences de bonnes pratiques dans le cadre des activités liées aux mines et l’énergie’’, a-t-il déclaré.
Abordant dans le même sens, Me. Hamidou Drame, vice-président du WADME, a laissé entendre de son côté, que le week-end africain du droit minier et l’énergie est un événement panafricain qui repose sur trois (3) piliers.
‘’Le premier pilier, c’est d’abord un espace de formation et de renforcement des capacités. Le deuxième pilier, c’est un espace de plaidoyer, de collaboration entre tous les acteurs du secteur des mines et de l’énergie ; et ce deuxième pilier se complète également avec le troisième qui est que le week-end offre un espace de collaboration entre les professionnels de droit et les décideurs économiques du secteur des mines et de l’énergie en Afrique. Ce sont les trois piliers pour lesquels, nous travaillons depuis quelques années, pour faire de ce week-end, un espace de dialogue, de renforcement de capacités et un espace aussi de discussions et propositions de solutions. Comme vous le savez, les mines et l’énergie sont deux secteurs qui sont cruciaux pour les économies africaines. Nous ne pouvons pas aller au développement dans la plupart des pays africains, sans l’utilisation des revenus issus des ressources naturelles. Que ça soit les ressources minérales ou les ressources énergétiques. La Guinée est un bon exemple, mais vous avez également plusieurs pays du continent dont les économies sont axées sur les mines et l’énergie. Alors, c’est ça le rôle de WADME, proposer, mettre en relation, faciliter des échanges et proposer des solutions’’, a-t-il expliqué.
Pour sa part, Mamadou Souaré Diop, bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, a salué à sa juste valeur l’organisation de cet événement dans un pays qui regorge d’énormes potentialités minières et énergétiques.
‘’Dans un pays comme le nôtre, reconnu pour ces richesses du sous-sol et disposant de sources intarissables de fleuves qui inondent une grande partie de la région Ouest-africaine, l’activité minière est au cœur du développement du continent africain, perçue comme la reine mère qui nourrit le reste du monde par ces richesses abondantes. Le rôle du droit est déterminant à chaque étape de la vie d’une exploitation minière. De la recherche, de l’exploration à l’extraction, en passant par la transformation des ressources minières, chacune des ses étapes est pleine de surprises. En présentant à bien des regards, des risques et des défis de chaque partenaire d’investissement, que chaque partenaire d’investissement tente de maîtriser pour minimiser ses inconvénients et maximaliser les défis. Le rôle de l’avocat et plus généralement les juristes est au cœur de chacune de ces étapes.
En amont, il intervient comme aide à la décision et en aval comme assistant aux contentieux. Dans le premier cas de figure, les avocats et les juristes s’investissent pour éviter les contentieux. Dans le second cas de figure, ils participent à la résolution de ces contentieux. En tant que pays hôte, reconnu comme deuxième producteur mondial de minerais de bauxite, nous ne pouvons que saluer l’importance de la rencontre d’aujourd’hui’’, s’est-il réjoui.
Prenant la parole, Me. Billy 1 Keita, chef de cabinet du Ministère de la justice et des droits de l’homme, s’est lui aussi réjoui de la tenue de cet événement à Conakry. Un événement qui, selon lui, s’inscrit en droite ligne avec le slogan du chef de l’Etat : «justice boussole de la transition».
‘’Il convient de souligner que le 05 septembre 2021, marquant la prise de responsabilité du CNRD à sa tête le Général Mamadi Doumbouya, notre pays a pris des mesures significatives pour renforcer son système judiciaire. Lequel système judiciaire est qualifié de boussole pour toutes les actions à entreprendre et qui ont été déjà entreprises durant toute la période de la transition dans notre pays. Vous retiendrez que cela justifie la pertinence des engagements des réformes judiciaires pour assurer que la justice en Guinée soit un piler de confiance pour les investisseurs étrangers désireux de participer au développement harmonieux de notre économie nationale. L’objectif de ce week-end africain de droit minier est de renforcer les compétences professionnelles du droit en Afrique sur les aspects juridiques, les projets miniers et énergétiques qui s’alignent parfaitement avec l’ambition de mon ministère dans le cadre de la continuation de la fiscalisation des magistrats en matière du droit minier, mais aussi de l’énergie. Ainsi, la réforme des programmes d’enseignement auprès de notre centre de formation judiciaire devra inclure la mise en place des modules spécialisés en droit minier et de l’énergie. Cela est très crucial pour garantir que les décisions judiciaires prises concernent les acteurs du secteur des mines et de l’énergie et que ces décisions soient une garantie pour tous et pour la qualité des investissements en Guinée’’, a-t-il recommandé.
Présidant à cette cérémonie, Camara, secrétaire général du ministère des mines et de la géologie a, pour sa part, remercié les organisateurs pour la tenue de cet événement en Guinée.
‘’Il n’est question pour personne aujourd’hui, de comprendre que le droit devient de plus en important dans la gestion du secteur minier et de l’énergie. Cette journée va certainement aider les différentes administrations à comprendre ou à travailler sur tout qui est de droit, de la politique, de l’économie et également faciliter le dialogue entre les différentes parties sur tout ce qui est de droit minier et énergétique en Afrique particulièrement en Guinée. Nous sommes vraiment fiers que cette deuxième édition se fasse en Guinée. Le ministère des mines s’est engagé à faire des réformes et ces réformes ne peuvent être faites sans l’apport des juristes, des fiscalistes, des économistes. Nous qui sommes des ingénieurs, on a depuis très longtemps, occupé le secteur minier comme étant notre domaine de référence en Guinée spécialement. Mais vous comprendrez et accepteriez avec moi, qu’aujourd’hui, les besoins en termes de compétences du secteur minier ont beaucoup d’évoluer, si on considère que depuis les premières mines en Guinée jusqu’à maintenant, la place des avocats, des fiscalistes ne fait qu’augmenter. Leur part du gâteau augmentent au fur et à mesure et vous comprendrez la raison pour laquelle, le président de la transition a choisi un juriste pour diriger le secteur minier en Guinée’’, a-t-il mentionné, avant de lancer un appel aux juristes africains de s’engager aux côtés des parties prenantes et de l’administration, ‘’pour nous accompagner à revoir le secteur minier, qu’il soit bénéfique non seulement pour les États, les populations, mais aussi pour les investisseurs’’.
CAMARA Mamadouba, pour Lerevelateur224.com.
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