Le 8 mai de chaque année, le monde célèbre la journée internationale de lutte contre le paludisme. Objectif, réduire le nombre de cas de paludisme et de décès liés à cette maladie, fournir l’accès aux mesures de prévention et de traitement à 80% au moins de la population à risque. Une célébration sous le thème : « accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable ».
En Guinée, c’est la ville de Kindia qui a abrité la célébration mondiale de lutte contre le paludisme, sous la houlette du Ministère de la santé et de l’hygiène publique. Selon le coordinateur national du programme de la lutte contre le paludisme en Guinée, plusieurs stratégies sont prises pour réduire le paludisme à moitié d’ici 2027 en Guinée.
‘’On a remarqué lors de la dernière enquête en 2018 qu’on a faite, que la prévalence du paludisme a le plus augmenté dans la région de Kindia, or, au niveau national, elle avait baissé. Donc, nous avons jugé nécessaire de faire cette fête à Kindia. Toutes les activités qui doivent mener à la réduction du paludisme ont été élaborées dans un document avec une phase de planification. Notre objectif, c’est de réduire le paludisme à moitié, on est à 17%. Il faudrait qu’en 2027, qu’on soit aux alentours de 8 à 9%. Pour cela, nous avons besoin de moyens. A ce jour, on a pu mobiliser à-peu-près 65% des ressources nécessaires. On a un gap encore qui manque pour pouvoir rendre optimal notre stratégie de lutte. Ensuite, c’est d’amener la population à recourir au soin dès qu’ils ont la fièvre aux formations sanitaires. Et troisièmement, il faut que les populations utilisent les moustiquaires. L’utilisation des moustiquaires est le moyen le plus efficace de lutter contre le paludisme’’, a expliqué Pr. Aliou Camara.
Prenant la parole, le ministre de la santé et de l’hygiène a, dans son discours, réitéré l’engagement du gouvernement à travers tous les efforts consentis pour la lutter contre le paludisme en Guinée.
‘’Force est de reconnaître que de nombreux efforts ont été fournis par le gouvernement et des acteurs à tous les niveaux. En dépit de ces nombreux efforts, le paludisme constitue encore un réel problème de santé publique. Il est par la mobilité et la mortalité, la première cause de consultation et de décès dans notre pays. Environ 2millions de cas de paludisme ont été enregistrés en 2023 dans les formations sanitaires et au niveau communautaire. Nous devons donc agir pour renforcer la lutte contre le paludisme en adoptant des approches novatrices qui prennent en compte le genre et qui cible en priorité les couches vulnérables, les enfants de moins de 7ans et les femmes enceintes’’, a souligné Oumar Diouhé Bah.
Poursuivant, le ministre de la santé et de l’hygiène se dit très satisfait du résultat obtenu dans la lutte contre le paludisme en Guinée. ‘’Je suis très honoré grâce à une synergie d’action et à l’implication de tous les intervenants, des résultats encourageants sont obtenus en 2023. Il s’agit principalement de la prévention du paludisme. 2 millions d’enfants âgés de 3 à 5ans grâce à la prévention du paludisme survenu dans 17 préfectures soit 97% de la site. De distribution gratuite en routine de 907.071 moustiquaires imprégnés d’insecticide à longue durée d’action. De la prévention du paludisme chez les femmes enceintes grâce au traitement préventif permanant, 75% ont été reçues en consultation prénatale. De la prise en charge correcte de plus de 90% des cas confirmés dans les formations sanitaires et au niveau communautaire. Ces résultats ont permis de réduire de manière considérable, le taux de positivité qui est passé de 63% en 2017 à 59% en 2023’’, s’est-il réjouit.
Selon le patron du département, pour atteindre les objectifs, il faut mutualiser les efforts. Pour Dr. Oumar Diouhé Bah, l’année 2024 s’annonce dans un contexte de défis dans la lutte contre le paludisme. ‘’Nous allons déployer toutes les ressources nécessaires pour relever les défis notamment au respect des directives nationales de la prise en charge du paludisme, la lutte contre la vente frauduleuse des produits antipaludique ; donc, ces produits sont gratuits, la disponibilité permanant des intrants dans les formations sanitaires, la mutualisation des interventions de lutte contre le paludisme avec les programmes de lutte contre les maladies, VIH, tuberculose et MTN et autres services en vue de maximiser l’impact, le renforcement des partenariats pour la mobilisation de financement substantiel à travers le budget de l’État, du secteur privé et aux partenaires au développement, le renforcement de la communication pour le changement des comportements en vue de l’utilisation accrue des services de prévention et de prise en charge du paludisme. Ce travail interpelle tous les acteurs et exigent de nous un effort supplémentaire. En mutualisant nos efforts, nous pouvons atteindre les objectifs’’, s’est-il projeté.
Depuis Kindia, Amara Dji SYLLA, pour Lerevelateur224.com.