Dans son programme d’entretien routier, le Ministère des Infrastructures et des Travaux Publics vient de relancer le projet de cantonnage manuel sur le réseau routier prioritaire à travers le pays. Ce projet d’une utilité capitale pour la durée de vie de nos routes, était interrompu dans notre pays depuis plus d’une décennie. Il s’agit des travaux de dégagement des emprises, de curage des fossés, ponts ou dalots et de remise des balises et des panneaux de signalisation défaillants le long de nos routes nationales.
Financé par le fond d’entretien routier (FER S.A), ce projet est confié aux différentes entreprises locales pour un délai d’exécution de 6 mois. À Kissidougou, ville située à 139 km du chef-lieu de la région de Faranah et traversée par la route nationale No.2, les activités de ce projet sont bien visibles sur le terrain depuis quelques semaines. En tout cas, les voyageurs qui empruntent cette route peuvent aisément remarquer des travailleurs arborant des gilets et munis de machettes en train de dégager les emprises.
En sa qualité de superviseur desdits travaux sur le terrain, Ibrahima Sangaré, le directeur préfectoral des infrastructures et travaux publics de Kissidougou, met en lumière les objectifs de ce projet. ‘’La direction que je dirige a pour mission essentielle, la mise en œuvre des programmes du gouvernement en termes de construction, d’ouverture, de réhabilitation et d’entretien des routes nationale, préfectorale ou communautaire sans oublier les voiries urbaines. Alors, cette année 2024, le département de tutelle a pris la sage initiative de réveiller le projet de cantonnage manuel qui rentre dans le cadre de l’entretien périodique des routes. Tout le monde sait que ce projet était déjà dans les oubliettes. Sur le terrain, les entreprises qui ont en charge de la réalisation de ces travaux, devront assurer la remise en état des routes concernées à travers le défrichement et le nettoyage jusqu’à 3 mètres derrière les fossés longitudinaux et jusqu’à 5 mètres au niveau des virages. Cette première phase des travaux sera suivie de la période de maintenance qui va durer un mois environ avant la réception définitive. Pratiquement, dans ce projet, il s’agira de replanter les panneaux de signalisation endommagés par les véhicules ou les intempéries, d’assurer la canalisation, l’ensablement et de compacter les trous sur la chaussée appelés les nids de poules’’, a-t-il expliqué.
Parlant des avantages de ces travaux d’entretien des routes, l’ingénieur Ibrahima Sangaré précise. ‘’Je dirai que ces activités obéissent aux 3 devises routières à savoir : prévenir les risques, éliminer les dangers potentiels et contenir les accidents. On doit comprendre que la dégradation d’une route est progressive, elle va d’un état médiocre à la ruine totale. Donc, il est nécessaire qu’on intervienne à temps en procédant aux entretiens soit permanent, périodique ou prioritaire. En agissant ainsi, on augmente la durée de vie de nos routes. Il ne s’agit pas seulement de construire des nouvelles routes, mais il faut savoir entretenir aussi celles qui existent. Ce dégagement permet de donner une large visibilité aux chauffeurs sur la route’’, a-t-il mis en exergue.
Dans la foulée, les habitants des villages impactés par ce projet s’en réjouissent. C’est le cas de Fassa Nicolas Millimouno, résidant à Manko, un village situé à 31 km de la commune urbaine. ‘’Avant l’arrivée de ce projet, c’est les habitants du village qui prenaient l’initiative de dégager les emprises, car ça y va de notre sécurité. Notre village est localisé le long de la route nationale et nous sommes à la descente d’une grande colline. Ici, les véhicules traversent le village à vive allure, donc, si la route n’est pas dégagée, c’est dangereux pour nos enfants qui vont à l’école à pied. Nous sollicitons auprès des autorités qu’on mette un dos-d’âne au niveau de notre village’’, a-t-il sollicité.
Quant aux usagers de cette route nationale, ce projet est la bienvenue, surtout en cette période qui précède les grandes pluies. Sanassy Bah est un taximan qui fait la navette entre le district Woltô et la commune urbaine. Il estime que ce projet est salutaire. ‘’Nous qui sommes quotidiennement sur cette route, nous connaissons le danger qui nous guette avec les gros porteurs qui occupent la presque totalité de la chaussée. Mais si la route est dégagée, on peut voir de loin les camions et nous pourrons les éviter. Actuellement les panneaux sont visibles, on peut dire que présentent, il est facile de circuler sur cette route. Franchement, nous souhaitons que ces travaux continuent, car ça diminue les accidents’’, a-t-il estimé.
À noter que ces travaux de cantonnage manuel à Kissidougou sont confiés à trois entreprises et qui emploient la main d’œuvre locale pour exécuter les 3 lots à savoir : le lot 26 Nianfarando-kissidougou sur 44 km; le 27 PK0-Heako sur 30 km et le lot 28 Héako-Badala sur 33 km.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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