Longtemps blâmé par ses détracteurs comme étant responsable des échecs du système éducatif guinéen depuis des années, Pr. Alpha Amadou Bano Barry, ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation sous le règne d’Alpha Condé, lors d’une interview accordée à nos confrères de Ledjely TV dimanche 28 avril 2024, s’est adressé à ses détracteurs, qui ne cessent de le pointer du doigt comme étant à l’origine du dysfonctionnement du système éducatif guinéen.
À l’image de son œuvre intitulée ‘’Une année, deux mois et quatre jours : le temps pour comprendre la Guinée’’, où il a essayé de clarifier certaines choses sur son passage au poste de ministre de l’enseignement pré-universitaire, qui n’a malheureusement pas été compris par ses détracteurs qui continuent de l’accuser, Pr. Bano Barry brise enfin le silence lors d’une interview exclusive, pour rappeler à ses détracteurs qu’il n’a passé qu’une année, deux mois et quatre jours à la tête du ministère de l’enseignement pré-universitaire, afin de dissiper les malentendus à ce sujet.
Dès l’entame de sa communication, il a d’abord signalé ceci : ‘’Vous savez, je suis un acteur du système éducatif depuis très longtemps. Depuis mon retour du Canada en 1998, j’ai été associé pratiquement à toutes les équipes et à plusieurs réformes qui ont été menées dans le système éducatif, en particulier au niveau de l’enseignement supérieur’’, dit-il.
Et de poursuivre : ‘’Quand je suis devenu ministre, j’ai constaté que même après avoir quitté le poste, chaque fois que vous parlez de mon nom devant les gens, ils disent que j’ai été ministre. Pourquoi il nous dit ça ? Pourquoi il n’a pas changé ? Pourquoi il n’a pas agi ? Ils le disent simplement parce qu’il y a trop d’ignorants dans ce pays. Puisque ça fait longtemps qu’ils m’attendent, ils me voient et pensent que durant tout ce temps, depuis 1998, je décidais. Non, je ne décidais pas, j’étais juste un technicien’’, a-t-il déclaré, avant de préciser qu’il n’a passé qu’une année, deux mois et quatre jours à la tête du département de l’enseignement pré-universitaire.
‘’La période où je suis devenu un décideur, c’est une année, deux mois et quatre jours entre le moment où j’ai bénéficié du décret et le moment où Dieu m’a donné un autre décret n’a pas été distant. Donc, je veux rappeler aux Guinéens et à tous ceux qui parlent dans les réseaux sociaux, que je ne suis pas né ministre et que je n’ai pas gouverné la Guinée depuis 1958, que je ne suis pas celui qui a géré le système éducatif depuis 22 ans ou 30 ans, mais la période pendant laquelle j’ai géré le système, c’est une année, deux mois et quatre jours’’, a-t-il précisé.
Plus loin, il s’est également adressé à ceux qui prétendent tout savoir sur l’administration publique, sans avoir jamais occupé de poste ministériel, les qualifiant de simples utilisateurs de Facebook.
‘’Connaitre le système alors que vous n’avez pas atteint le poste de ministre, vous racontez des histoires. Tout Guinéen qui n’a pas été en position d’un poste de ministre dans son secteur, s’il vous dit qu’il connaît quelque chose sur l’administration, dites-lui que pour connaître véritablement l’administration, il faut accéder à cette position de responsabilité où il faut prendre des décisions, où il faut assister à des conseils interministériels, où il faut passer en conseil des ministres et prendre des décisions et les mettre en exécution. Avant cela, c’est une connaissance intellectuelle, mais vous n’avez pas mis la main à la pâte. Donc, vous ne savez pas exactement toutes les difficultés qui sont liées à la mise en œuvre d’une action gouvernementale à une position ministérielle’’, a-t-il asséné.
En outre, il a abordé le manque de continuité dans l’administration publique, où les nouveaux ministres tendent à rejeter les réalisations de leurs prédécesseurs. ‘’Chaque fois que vous arrivez à un poste de ministre, vous trouvez des gens qui ont collaboré avec votre prédécesseur. Vous trouvez des textes, mais vous n’avez jamais vécu ce que vos prédécesseurs ont vécu, de sorte que chaque fois que quelqu’un arrive à un poste, il pense que la Guinée est née avec son décret, on ne sait pas capitaliser. On rejette, on renvoie, on jette le bébé avec l’eau du bain, oubliant que ceux qui vous ont précédemment ont probablement rencontré les mêmes difficultés, les mêmes problèmes, qu’ils ont proposé des choses, qu’ils ont essayé des choses, peut-être que ça n’a pas marché, mais ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas compétents, peut-être qu’ils n’ont pas eu le temps, peut-être qu’ils n’ont pas les moyens, peut-être qu’ils n’ont pas très bien posé le diagnostic. Mais savoir ce que votre prédécesseur a fait, ce qu’il a connu, ce qu’il a rencontré comme difficultés, je considère que c’est quelque chose d’essentiel. Étant donné que les hommes passent et qu’il n’y a pas de mémoire, sauf si on va chez l’ancien pour parler avec lui à domicile. Je me suis dit, je vais commencer par raconter ce que j’ai vu dans l’administration, ce que j’ai entendu, ce que j’ai ressenti, ce que j’ai analysé, étant donné que, contrairement à d’autres, mon métier, c’est d’écrire’’, a-t-il conclu.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.
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