La série noire des incendies continue de causer d’énormes dégâts matériels aux citoyens de Kissidougou. Cet énième cas d’incendie concerne la boîte de nuit ‘’Kebson’’, créé en 2015 et située juste derrière le collège Ernesto dans la commune urbaine.
Cet incendie dont l’origine reste pour le moment inconnue, s’est déclaré au petit matin de ce mercredi 17 avril 2024. Il a fallu la bravoure des jeunes du quartier qui avaient mené un combat farouche contre les feux pour sauver non seulement l’hôtel qui se trouve dans la même clôture que la boîte nuit, mais aussi la concession non habitée contiguë audit lieu de loisir.
Heureusement, il n’y a pas eu de perte en vies humaines, mais par contre, le bilan matériel est lourd, car toute l’installation a été ravagée par les feux. Mme Kébé Hawa Feindouno, l’épouse du propriétaire des lieux revient sur les circonstances de ce cas malheureux.
‘’Cette boîte de nuit et cet hôtel appartiennent à mon époux monsieur Kébé qui est actuellement en déplacement. Aujourd’hui, nous avons fermé la boîte à 3 heures du matin. A 5 heures du matin déjà, ma fille était sur pieds pour les travaux ménagers comme d’habitude. Alors, quand elle est descendue au rez-de-chaussée, elle avait entendu des bruits dans la cour, elle est venue m’informer, mais je lui ai dit que c’est peut-être les militaires qui font du sport dans les parages. Dès qu’elle a ouvert la porte, elle a constaté les feux au niveau de la boîte de nuit. Aussitôt, nous avions crié fort pour alerter les voisins. Donc, les jeunes du quartier étaient venus au secours et ensemble, nous avons bataillé pour maîtriser les feux qui avaient commencé à s’attaquer à l’hôtel et la concession voisine qui est derrière notre clôture. Vraiment, aucun matériel n’a pu être sauvé. Je remercie les jeunes du quartier et l’ensemble des autorités locales qui ont fait le déplacement ce matin pour venir constater les dégâts et nous soutenir moralement. C’est Dieu seul qui connaît celui qui est à l’origine de cet incendie, parce qu’il n’y avait aucun branchement électrique’’, a-t-elle relaté en larmes.
Rencontré sur les ruines de la boîte de nuit incendiée, Cécé Frédéric Théa, le comptable estime les pertes matérielles à plus de 800 millions de francs guinéens. ‘’Comme vous le constatez, rien n’est récupéré, l’incendie a calciné toute l’installation de la boîte de nuit. D’abord, je rappelle que le propriétaire Monsieur Moussa Kébé avait investi plus de 95 millions de francs guinéens l’année surpassée, pour augmenter le confort de la boîte. Tout récemment, il a aménagé un chicha-drum bien aéré. Il a encore installé une platine de dernière génération à hauteur de 22 millions de nos francs. Ensuite, on avait trois congélateurs à l’intérieur, les écrans plats, les deux ordinateurs de marque Mak boo pour les animations, sans compter les marchandises du bar. C’est qu’on ne peut même pas tout citer, parce que le propriétaire a créé toutes les conditions d’une boîte de nuit moderne, et d’ailleurs, c’est pourquoi ici était énormément convoité par les citoyens qui voulaient se recréer’’, a-t-il signalé.
Parlant des causes, Frédéric n’écarte pas la piste criminelle. ‘’Je ne veux pas devancer les conclusions des enquêtes de la gendarmerie, mais je peux affirmer qu’on faisait face à beaucoup de rivalité et de jalousie à cause des meilleures conditions qu’on a créés au niveau de cette boîte de nuit. La nuit dernière, on n’a même pas eu le courant de l’EDG et le groupe a été éteint à 3 heures du matin ; donc, il n’y avait aucun branchement électrique. En plus, quelques voisins qui étaient sortis très tôt, affirment que jusqu’à 5 heures du matin, il n’y avait pas d’incendie. En tout cas, on veut voir clair dans cette affaire et nous comptons vraiment sur la gendarmerie d’investigation pour retrouver et punir les auteurs de cet acte ignoble. C’est vraiment regrettable’’, s’est-il indigné.
Le phénomène d’incendie qui prend une proportion importante à Kissidougou, inquiète les jeunes citoyens de la commune urbaine qui étaient récemment montés au créneau pour dénoncer l’absence des sapeurs-pompiers dans la cité de Kissi-kaba Keita. C’est le cas de Kaba Abdoulaye qui interpelle l’État dans ce sens.
‘’Moi je fréquentais souvent cette boîte de nuit. C’était accessible, parce qu’elle est située au centre ville et encore le propriétaire avait du paquet, c’est pourquoi, le coin cartonnait. C’est dommage de constater cette perte. Actuellement, il y a beaucoup de cas d’incendies à Kissidougou ; donc, l’État doit doter la ville des sapeurs-pompiers. Aujourd’hui, notre ville est devenue très dense’’, a-t-il interpellé.
À signaler que le mois de mars passé, un autre incendie avait ravagé une école privée dans les mêmes parages au quartier Ernesto.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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