À travers un récent communiqué du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, le gouvernement guinéen s’est engagé à finaliser l’engagement des enseignants contractuels à la fonction publique, suivant un chronogramme amplement détaillé dans ledit communiqué.
À Kissidougou, les enseignants contractuels évoluant dans les zones rurales et ceux de la commune urbaine se sont retrouvés à l’école primaire A. Demba dans l’après-midi de ce dimanche 7 avril 2024, pour prendre part à une assemblée générale convoquée par la coordination préfectorale. L’objectif de cette rencontre selon les organisateurs, c’était d’une part de permettre à tous les concernés d’être au même niveau d’information et de compréhension du contenu du communiqué du MATD et d’autres part, de procéder à la sensibilisation des uns et des autres sur les attitudes à adopter pour éviter toute complication à cette phase du sprint final de ce processus qui n’a fait que trop durer.
Dans une salle de classe pleine à craquer, le coordinateur préfectoral et les membres de son bureau ont durant 2 heures d’horloge, expliqué point par point toutes les étapes du chronogramme lié à cet ultime processus. Ensuite, les participants ont eu le privilège d’évoquer leurs différentes inquiétudes pendant la phase des débats qui étaient par moment houleux. Finalement, c’est par des conseils et des sensibilisations prodigués par les membres de la coordination que ces enseignants se sont quittés avec des sentiments mitigés.
Au sortir de la rencontre, Kaba Mara, coordinateur préfectoral des enseignants contractuels de Kissidougou, est revenu sur l’essentiel de son message.
‘’En tant que responsable de la coordination, il était important pour moi de réunir tout le monde et de faire le compte-rendu fidèle des dernières décisions autour de notre situation. J’ai expliqué aux collègues comment le processus doit se dérouler en indiquant les dates et les dossiers à fournir. Je dois continuer à jouer mon rôle d’interface entre la coordination nationale et les enseignants contractuels de Kissidougou. Avant la fin de la rencontre, j’ai sensibilisé les uns et les autres à être régulier dans les classes et d’avoir tous les documents pédagogiques à jour y compris les cahiers de préparation. Ensuite, j’ai rappelé avec insistance à tout le monde de garder soigneusement les téléphones, car 14.152 enseignants contractuels de Guinée vont commencer à recevoir des messages dès ce lundi à 00 heure. C’est le message qui t’indiquera si tu es concerné ou pas par la suite du processus’’, a-t-il mentionné.
Quant à Minata Ouendéno, enseignante contractuelle, elle ne cache pas sa déception face à cet accord ficelé entre l’État et les syndicats dont elle déplore le caractère injuste.
‘’Moi j’ai abandonné une école privée pour venir servir l’Etat. Aujourd’hui, après tous les efforts et les sacrifices consentis, je me vois déjà exclue du processus dès lors qu’on a dit que ceux qui ont présenté des diplômes des écoles professionnelles à part les ENI ne seront pas retenus. Pourtant, j’ai un diplôme de BTS. À mon avis, l’État doit revoir cette partie pour donner la chance à tous ceux qui vont prouver pendant le concours en pratiques de classe. J’interpelle les décideurs à revenir sur cette décision pour que le processus soit inclusif. Ça fait longtemps que j’enseigne maintenant, donc, j’ai acquis assez d’expérience. Alors, pourquoi me laisser à la touche sans même pouvoir participer au concours.?’’, s’est-elle interrogée.
Pour Aboubacar Sidibé, cette situation des contractuels ressemble à un serpent qui se mord la queue. ‘’Nous n’avons pas de choix ; donc, nous sommes contraints de nous soumettre à l’esprit de l’accord dont les étapes s’étalent jusqu’en fin juillet, pratiquement ce sera la fin de l’année scolaire. Pendant ce temps, on continue à travailler sans rien percevoir, tandis que nous sommes des pères et des mères de familles. Vraiment, j’invite l’État à respecter l’esprit de ce présent accord, afin que nous soyons situés sur nos différents sorts’’, a-t-il plaidé.
À noter que l’accord signé entre l’Etat, la coordination nationale des enseignants contractuels et les syndicats, prévoit un long processus qui devrait obéir à un chronogramme qui sera exécutoire du 08 avril à fin juillet 2024, avec des étapes telles que la biométrie, un concours spécifique, l’authentification des diplômes, la publication de la liste des admis et l’engagement à la fonction publique.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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