À quelques jours de la fête de Ramadan, le phénomène d’arnaque ou d’escroquerie refait surface sur toutes ses formes, dans la commune urbaine de Kissidougou. Les auteurs de cette sale besogne utilisent plusieurs modes opératoires selon leurs cibles. Ainsi, ce 02 avril 2024, deux femmes présumées arnaqueuses ont été appréhendées au centre ville par la clameur publique, quelques minutes seulement après avoir réussi à dépouiller leur victime d’une somme de 1.100.000 francs guinéens.
Aussitôt interpellées par la foule, ces deux dames ont été automatiquement soumises aux fouilles systématiques et du coup, le portefeuille de la victime a été retrouvé avec elles. Sans plus tarder, elles ont été mises à la disposition de la gendarmerie départementale de Kissidougou, qui, à son tour, a immédiatement transféré ce dossier au TPI de Kissidougou, pour enfin déclencher une procédure judiciaire dans cette affaire rocambolesque.
Sayon Camara, la victime, est travailleuse domestique au bureau préfectoral de la Croix-Rouge de Kissidougou. Stupéfaite, elle relate sa mésaventure. ‘’Tout a commencé ce mardi à 10 heures, lorsque je m’étais rendue à la banque Vistagui (ex Bicigui) pour y effectuer un retrait d’argent. À la devanture de la banque, ces dames sont venues vers moi et elles m’ont adressé la salutation, tout en me proposant leurs services. Elles ont dit sur moi des choses qui étaient vraies. Moi je leur ai dit de m’attendre, que je veux faire d’abord un retrait. Quand je suis ressortie de la banque, elles étaient toujours là à m’attendre. Soudain, il y a une d’entre elles qui m’avait dit de lui confier mon portefeuille et d’aller ramasser trois cailloux devant la mosquée du quartier Dounikônô et que c’est à l’aide de ces cailloux, qu’elle pouvait m’aider à ce que mon mari ait plus d’estime pour moi. Alors, je lui ai remis mon portefeuille contenant 1.100.000 GNF et sa complice du nom de Fifi a décidé de m’accompagner jusqu’à ladite mosquée. Mais, en cours de route, juste au niveau de l’agence d’EDG, j’ai constaté qu’elle s’est cachée de moi. Alors, j’ai douté et je me suis retournée devant la banque, mais je n’ai pas retrouvé celle qui détenait mon portefeuille qui contenait aussi ma carte d’identité et d’autres objets. Alors, c’est en ce moment que j’ai su que je venais d’être victime d’escroquerie’’, a-t-elle expliqué.
Sur les constances de l’interpellation de ses deux bourreaux, Sayon Camara ajoute. ‘’Vous savez, les mardis, c’est le jour du marché hebdomadaire à Kissidougou ; donc, la ville était pleine de monde. J’ai commencé à les rechercher avec l’espoir de les trouver quelque part. Après quelques minutes, j’ai rencontré la nommée Fifi sous le grand fromager en face de la banque et quand je l’ai appelé elle a fui. Je suis allée vers le quartier Timbo, c’est là que j’ai rencontré un jeune homme qui a décidé de m’aider à les retrouver, parce que ce dernier a eu pitié comme il a vu que j’étais déjà en pleurs.
Heureusement, pour moi, j’étais arrêtée avec ce jeune et j’ai vu les deux femmes assises derrière une moto-taxi, directement, je leur ai signalées au jeune. Aussitôt, celui-là aussi a pris un taxi pour les poursuivre et il les a arrêtés devant la poste. Dès qu’elles m’ont vu, elles ont nié les faits,, mais quand on les a fouillé, on a retrouvé mon portefeuille avec elles. Pour le moment, je n’ai pas récupéré mes biens, mais le procureur m’a rassuré de rester sereine et j’ai vraiment confiance en lui’’, a-t-elle affirmé.
Au Tribunal de première instance de Kissidougou, les choses se sont accélérées, car les deux prévenues sont déjà entendues et placées sous mandat de dépôt depuis ce mercredi. En tout cas, selon le chef du parquet du TPI de Kissidougou, les faits d’escroquerie sont sévèrement punis par la loi.
‘’Effectivement, ces dames sont poursuivies par la clameur publique et la procédure est déferrée devant mon parquet. Pour le moment, nous sommes sur la phase d’enquête ; donc, on se réserve de fournir une quelconque explication, parce que vous savez ces genres d’escroquerie ont toujours des ramifications, ça peut être tout un réseau ; donc, il serait précoce pour nous de donner des explications. Néanmoins, les deux dames poursuivies sont placées en détention. Il s’agit de Fifi Traoré et de Aminata Camara. Vous savez, l’escroquerie est une infraction qui est condamnée par la loi’’, a-t-il précisé.
Toutefois, il faut reconnaître que les acteurs évoluant dans ce phénomène d’escroquerie à Kissidougou ont la peau dure. Dans un passé récent, plusieurs dizaines de personnes travaillant pour le réseau Q-net ont été jugées et condamnées par le TPI de Kissidougou, mais jusque-là le fléau persiste.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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