Invité chez nos confrères de Djoma médias ce mardi 02 avril 2024, le président du parti mouvement démocratique libéral (MoDeL) s’est prononcé sur l’actualité sociopolitique de la Guinée. En abordant la question du glissement de calendrier de la transition, Aliou Bah n’a pas été tendre avec les autorités de la transition.
Selon cet acteur politique, de tout le temps que CNRD a eu, ils n’ont posé aucun acte tangible allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel. Mieux, le leader du MoDeL a ajouté que la junte au pouvoir, manque de bonne foi et de volonté pour organiser les élections.
‘’Le CNRD qui a refusé tous les délais proposés, qui a refusé un consensus autour du temps qu’on allait accorder à la transition, ils ont dit la première année est considérée comme bonus, qu’ils ne prennent pas l’effectivité du démarrage de la transition à partir du 05 septembre. Un an de bonus, ils disent qu’ils feront deux ans de transition, ça, c’est leur décision à eux. Ils ont élaboré 10 points, ils ont mis dans un chronogramme qu’ils ont imposé. Et tout ceci, ils l’ont fait unilatéralement, ils n’ont pas accepté un consensus autour.
Maintenant, à l’époque, ils pensaient que 2024 était loin. Aujourd’hui, nous tendons vers décembre 2024, c’est le CNRD qui s’est engagé librement, de tout le temps dont ils ont disposé, ils n’ont posé aucun acte tangible aujourd’hui pour les guinéens, allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel. Si c’est du temps, ils en ont eu, si c’est de la volonté, ils en n’ont pas eu. Alors, qu’est-ce qu’ils peuvent dire sur la base de ces faits ? Comment peut-on dire aux guinéens de leur accorder plus de temps et pour faire quoi? Si au moins on avait un fichier électoral, on avait une constitution, on avait un organe de gestion des élections, on avait les élections communales, au minimum, il aurait été compréhensible qu’on discute des retards et de tout ce qui peut être possible à aménager en 2024, au lieu de dire qu’on tiendra les élections communales et l’annoncer dans le discours de nouvel an. Ils ont suffisamment démontré qu’ils manquent de bonne foi, il manquent de volonté, ils ont eu du temps, ils ont eu des idées, ils ont eu tout ce qu’ils ont envie d’avoir’’, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le président du MoDeL a mis en garde le CNRD. Pour lui, après décembre 2024, la junte ne doit plus continuer à gouverner la Guinée. Il estime qu’à partir du moment où ils ne respectent pas leurs engagements, aucun autre guinéen ne sera obligé de se soumettre à leur autorité.
‘’Les guinéens ne peuvent plus d’être pris comme étant des gamins, c’est-à-dire, vous prenez des engagements et puis vous revenez dessus, vous n’avez fait aucun effort par rapport au temps que vous avez disposez, et vous reviendrez pour leur dire accordez nous du temps. Le CNRD ne peut pas continuer de dérouler un mandat déguisé en transition, parce que si l’objectif c’est d’aller jusqu’à 2026, ça veut dire que chaque militaire qui arrive au pouvoir, peut désormais s’autoriser à exercer un mandat qu’il va déguiser comme une transition, c’est fini pour la démocratie, parce que ça envoie un très mauvais message.
Après décembre 2024, le CNRD ne peut plus et ne doit plus continuer à gouverner la République de Guinée. Au nom de quoi? Ils ne sont pas élus, ils n’exercent pas un mandat, la seule chose qui les reste, c’est leurs engagements. S’ils veulent se dédire en disant que c’est nous qui l’avons dit, nous ne respectons plus ça, pourquoi nous les guinéens, on va respecter leur autorité ? Si eux-mêmes, ils disent qu’ils ne respectent pas leurs engagements, pourquoi vous voulez que les autres guinéens disent on va respecter vous votre autorité?
L’autorité d’un dirigeant réside dans la crédibilité de son engagement. Si vous le faites solennellement, vous dites au peuple de Guinée, au monde entier, nous sommes là, nous ne nous intéressons à rien si ce n’est pas d’organiser les élections crédibles et nous allons finir la transition en décembre 2024 et des guinéens élus vont continuer. Si vous revenez sur ça, aucun guinéen n’est obligé de respecter ce que vous dites’’, a averti Aliou Bah d’un to ferme.
Facinet CAMARA, pour Lerevelateur224.com.