Le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée reste le sujet le plus débattu au sein du lanterneau politique, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir le 05 septembre 2021. Le sujet est sur toutes les lèvres depuis la dernière sortie du premier ministre, Amadou Oury Bah chez nos confrères de RFI, concernant l’organisation des élections.
En Guinée, les acteurs politiques semblent déçus de cette déclaration. La non disponibilité de la constitution, le retard dans l’exécution des dix points du chronogramme de la transition, sont entres autres des blocus que dénoncent les uns et les autres. Mohamed lamine KABA, président du parti FiDEL, ayant pris part du cadre de dialogue inter-guinéen, qui s’est confié à un journaliste de notre rédaction ce lundi 1er avril 2024, déplore le manque de volonté des autorités dans le cadre de l’organisation des élections.
‘’Le 19 février de cette année, le parti avec ses alliés, nous avons initié une rencontre et regroupé plus dix coalitions politiques issues du cadre de dialogue. A l’issue de cette rencontre, nous sommes parvenus à un accord, qu’il faut absolument mettre en place un collectif qui s’appelle le collectif républicain pour le retour à l’ordre constitutionnel. Donc, à cette date du 19 février, nous avons organisé une conférence de presse. Au moment où nous étions devant la presse pour étaler les carences du gouvernement d’alors, au même moment les femmes étaient dans la rue, contre le même gouvernement, le même soir du 19 février, le gouvernement est tombé. Ça nous a bien réconforté.
Mais je voudrais vous dire que dans notre déclaration, nous avons exclusivement dénoncé aussi le CNT. Le CNT devrait produire la constitution depuis le mois d’Avril 2023. Mais malheureusement, ce que nous avons constaté jusqu’à nos jours, ça fait presqu’un an, cela n’est pas disponible. On nous a promis plusieurs fois, le mois de septembre on nous a dit que ça allait être disponible. Donc, ça prouve qu’il y a un problème quelque part. Il y a une volonté délibérée de retarder des élections.
Vous n’êtes pas sans savoir que le RAVEC qui devrait produire le fichier électoral au 13ème mois des 24 mois, c’est-à-dire, le mois de février passé, n’a pas été fait. Ce qui fait près 13 mois de retard. C’est ma façon de dire réellement que la volonté de traîner les pas est bien là, la volonté d’aller aux élections n’est pas là.
(…) Il y a eu des assises nationales, il y a eu des concertations, il y a eu un cadre de dialogue, où nous étions. Nous sommes parvenus à cet accord, le gouvernement a signé qu’il organisera des élections à bonne date, c’est-à-dire, le CNRD se retirera de tous les pouvoirs civils à partir du 31 décembre 2024. Alors, si aujourd’hui rien n’est en train d’être fait, je pense que c’est anormal. Il s’est engagé avec le peuple, mais aussi au niveau international avec la CEDEAO’’, a rappelé Kaba FIDEL.
Pour l‘homme politique, ‘’quand nous avons entendu le premier ministre Bah Oury dire que c’est parce que le président de la transition a dit que cette année, il n’y aurait que des délégations spéciales et le référendum. Je pense que l’engagement du gouvernement avec le peuple lors du cadre de dialogue est plus important que la déclaration du président du CNRD. L’accord que la Guinée a signé avec la communauté internationale, notamment la CEDEAO, est plus important que l’adresse à la nation du président.
Selon l’hiérarchie des normes juridiques, un accord international prime sur une constitution à plus forte raison une communication politique d’un président de la transition. Nous désapprouvons, nous pensons que cela est une aberration. Nous souhaitons qu’il y ait des élections cette année pour le retour à l’ordre constitutionnel et pour restituer le pouvoir civil qui nous a été arraché de façon injuste’’, a-t-il martelé.
Mohamed FOFANA pour Lerevelateur224.com.