La fin du mois de Mars s’annonce. Le mois dédié aux femmes du monde entier pour le respect et la défense de leurs droits. Si dore et déjà, certaines activités étaient censées être des travaux uniquement pratiqués par les hommes, de nos jours, c’est le contraire qu’on constate dans l’administration, ainsi que dans les activités des ouvriers.
Dans la principale agglomération forestière, Nafadima Diawara est l’une des plus rare femmes, pour ne pas dire l’unique femme chirurgienne à l’hôpital régional de N’Zérékoré. En terme de ce mois précieux pour la femme, notre correspondant régional est allé à la rencontre de la célèbre chirurgienne de la maternité, pour savoir ses motivations.
Dans son intervention, la dame a fait croire que c’est vu les maux dont souffraient plusieurs femmes en donnant la vie qu’elle épousé son métier. Le fait qui l’a le plus marqué, a été le décès de sa sœur qui a rendu l’âme en donnant la vie dans la préfecture de Kissidougou, alors qu’elle faisait l’université.
‘’Etre chirurgienne, c’est quand j’ai perdu une sœur lors de l’accouchement quand j’étais à l’université. Et là, ça m’a animé à sauver des vies. Jusque maintenant là, ça me traumatise. Parce que c’est quand elle donnait la vie elle a perdu sa vie par manque de chirurgien dans la localité à l’époque, dans la zone de Kissidougou. C’est Dieu qui guéri, nous, on soigne et on fait ce qu’on peut faire et prier Dieu qu’il guérisse toutes les femmes qui viennent vraiment en donnant la vie’’, s’est-elle confiée, avant de dévoiler l’amour qu’elle récent pour son travail.
‘’J’ai aimé ce métier, parce que je l’ai adoré pour sauver des vies, pour sauver des femmes en donnant la vie’’, a-t-elle soutenu.
Au-delà, elle ajoute qu’il y a beaucoup de difficultés ‘’qu’on accepte ici avec mes travailleurs, mes collaborateurs, sages-femmes et médecins, on est obligés. Les 90%, 95% de nos femmes qui viennent ici pour accoucher, viennent tard. Il faut passer par beaucoup de maisons de traitement ou même les tradi-praticiens pour prendre beaucoup de médicaments, avant de terminer par l’hôpital. Et quand ces malades viennent, pour eux, vous êtes Dieu, or, c’est dû au début. C’est Dieu qui guérit, on ne fait que soigner, sinon, aucun médecin ne pouvait mourir sur cette terre. Mais pourquoi nous, nous mourons ? Cela veut dire qu’on n’a pas la vie de quelqu’un en main. Donc, ces parents qui viennent, que c’est nous qui pouvons enlever la maladie. Ils ne donnent même pas le temps pour nous de comprendre de quoi il s’agit, de quelle maladie pour pouvoir traiter, non, il y a certaines personnes qui ne comprennent pas ça.
Pour eux, c’est un refus. Pourtant, c’est la tête qui travaille. Pour faire toutes les analyses, ça prend du temps. Cela ne peut pas se faire en une seconde. Et quand on leur dit d’aller chercher les médicaments, pour eux, on a tout. Mais quand on lave ton dos, il faut aussi te débrouiller pour laver ton ventre. Voilà entre autres les difficultés qu’on a dans nos service’.
N’ayant pas une différence entre les métiers, Dame Diawara se réjouit de son travail. ‘’Je me sens fière en tant que femme parmi les hommes en train de faire ce que les hommes font ; et parfois, quand les hommes sont bloqués, on m’appelle pour les débloquer. Il ne faut pas que, nous les femmes, on se marginalise, dire que c’est un métier d’hommes. Il n’y a pas de métiers d’hommes, quand Dieu créait les métiers, il n’a pas dit ça, c’est pour les hommes, ça, c’est pour les femmes. Ça, j’en suis fière’’, se vante-t-elle.
Pour l’épanouissement des femmes ou pour être autonome dans sa vie, dame Diawara invite ses consœurs à doubler d’efforts, car selon elle, les jeunes filles doivent prendre la relève après elle.
‘’C’est notre domaine. Demain, quand nous serons fatiguées, il faut qu’il y ait des relèves, si on n’a pas de relève, on sera obligées d’aller ailleurs pour se faire soigner, c’est ce qui n’est pas bon. Je demande à toutes les jeunes filles qui sont à l’école d’abord de redoubler d’efforts’’, a-t-elle lancé.
Médecin de son état, Nafadima Diawara est pour le moment l’unique chirurgienne de la maternité de l’hôpital régional de N’Zérékoré.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.