Longtemps annoncé par les autorités de la transition, le président général Mamadi Doumbouya a dissous mercredi, les conseillers communaux sur toute l’étendue du territoire national. Les élus locaux seront remplacés par des délégations spéciales.
Cette dissolution est perçue inopportune pour le retour à l’ordre constitutionnel. Dans les rangs de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), cette actualité ne passe inaperçue. Souleymane Souza Konaté, Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo, pense que cette dissolution est un nouveau coup d’Etat du CNRD contre le peuple de Guinée.
‘’La dissolution illégale et inopportune des conseils communaux élus sur l’étendue du territoire national, sonne comme un second putsch opéré par le CNRD contre le peuple de Guinée. La gouvernance du CNRD désormais ivre et imprudente, traîne volontairement le pas sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel, toutes les activités qui concourent à atteindre ce résultat, sont simplement ignorées avec pour seul objectif, s’incruster d’avantage au pouvoir à ses risques et périls. Le général Mamadi Doumbouya et ses valets civils renforcent la terreur et la violence pour se maintenir au pouvoir. Plusieurs faits l’attestent comme la confiscation des libertés individuelles et collectives, le brouillage des ondes des médias, le retrait des chaînes indépendantes du bouquet canal+, ainsi que les nombreuses utilisations de l’armée sur le terrain du maintien d’ordre avec son cortège de morts et de blesser en toute impunité. Cette dissolution des conseils communaux élus est une provocation de plus qui risque d’exacerber les tensions et de radicaliser les positions’’, a-t-il averti.
Mieux, il soutient que l’argument brandit par les autorités de la transition n’est nullement justifié, si ce n’est dans l’intention de se maintenir au pouvoir.
‘’Les arguments selon lesquels le mandat des conseillers a expiré ne tient pas et ne peut justifier cette autre violation de nos lois. C’est illégale, parce que les articles 80 et 100 du code des collectivités révisé en 2017, définissent clairement les conditions de dissolution d’un conseil communal. Pour le faire, il faut que les 2/3 des conseillers élus soient reconnus coupables de crimes ou de malversations par un tribunal. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui’’, a déploré M. Konaté qui s’est confié à un journaliste de notre rédaction ce vendredi 29 mars 2024.
Mohamed FOFANA, pour Lerevelateur224.com.