Dans l’après-midi de ce dimanche 17 mars 2024, un incendie d’origine inconnue s’est déclaré dans l’enceinte du groupe scolaire privé François Socovois, sis au quartier Ernesto, en face même du lycée Soundiata Keita de Kissidougou. C’est aux environs de 13 heures que les passants ont constaté une vague de fumée qui se dégageait du toit du bâtiment principal qui abrite les 6 groupes pédagogiques de cet établissement scolaire créé en 2016.
Malgré la bonne volonté des riverains qui apportaient de l’eau dans des seaux ou des bidons pour maîtriser l’incendie, le feu s’était vite propagé dans toutes les pièces du dudit bâtiment, causant ainsi sur son passage d’énormes dégâts matériels tant au niveau du bâtiment qu’au niveau des documents scolaires sans oublier les meubles.
Les habitants du quartier, pourtant fortement mobilisés et résolus à sauver cette école de proximité, étaient finalement devenus de simples spectateurs de l’événement, car impuissants face à l’ampleur de l’incendie dynamisé par la haute température très élevée de ce mois de mars.
Promu directeur dudit établissement scolaire depuis 2019, Fara Lambert Kamano ne pouvait pas retenir ses larmes. Il revient sur les pertes estimées suite à ce triste événement.
‘’En ce dimanche du mois de carême, après l’église, j’étais tranquillement à la maison en train de faire la sieste, quand j’ai reçu l’appel d’un parent d’élève m’informant que l’école était en feu. Arrivé sur les lieux, il y avait un grand monde composé des voisins, des parents d’élèves et quelques passants qui se battaient à leurs manières pour maîtriser le feu, mais c’était trop tard. Quand j’ai vu la direction de l’école en feu, j’étais choqué. Le bilan est triste, c’est que nous avons tout perdu : les livrets des enfants, les matériels didactiques, les meubles et autres documents contenant les données de l’école.
Au moins, avec la diligence des voisins, nous avons pu sauver une dizaine de bancs. Concernant l’origine de cet incendie, tout laisse à croire que c’est d’origine criminelle, parce que l’école n’est pas électrifié et nous n’avons même pas de panneau solaire. Alors comment les gens peuvent être si méchants au point d’hypothéquer l’avenir de ces enfants innocents. Mais comme les services des investigations de la police et de la gendarmerie sont déjà là,je pense qu’ils vont faire des enquêtes pour retrouver les auteurs de cet acte criminel’’, a-t-il sollicité.
Poursuivant, le directeur de l’école incendiée a fait la présentation de son établissement scolaire, avant d’inviter les autorités de voler à son secours, pour sauver l’année scolaire des centaines d’élèves parmi lesquels des candidats à l’examen d’entrée en 7ème.
‘’C’est une école qui hébergeait 114 élèves répartis en 6 groupes pédagogiques de la 1ère à la 6ème année. Nous avions aussi la maternelle. Le personnel de l’école c’était une dizaine de personnes. On était même sur les préparatifs de la composition du deuxième trimestre et les cours étaient en nette progression.
Alors, je profite de votre site d’information pour inviter les autorités et plus particulièrement la Direction Préfectorale de l’Éducation de Kissidougou de se joindre à moi pour résoudre cette situation, car nous devons sauver cette année scolaire pour les enfants. Et en même temps, j’invite les services de sécurité à diligenter les enquêtes pour retrouver et punir les auteurs de cet acte ignoble qui constitue une offense pour toute la société’’, a-t-il invité.
Madeleine Millimouno est une parente d’élève qui a 6 enfants qui évoluent au sein de cette école. Présente sur les lieux, visiblement triste et embarrassée, elle exprime son désarroi.
‘’C’est ici que tous mes 6 enfants étudient. Tout récemment, le directeur m’avait informé que bientôt les compositions et aujourd’hui subitement on apprend cette triste nouvelle. Je suis inquiète à plus d’un titre. Comment nos enfants vont terminer cette année scolaire et dans notre quartier c’est presque la seule école privée de proximité. Nous demandons humblement aux autorités de faire quelque chose pour que nos enfants puissent continuer les études’’, a-t-elle plaidé.
À noter que c’est le deuxième cas d’incendie d’école à Kissidougou, après celui du district de Yômadou où 174 élèves dont 65 filles sont toujours sevrés d’apprentissage depuis le 22 février dernier.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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