Pratiquement, les bonnes nouvelles ne viennent pas de Kissidougou ces derniers temps. Les cas de suicides, de viols ou de noyades se bousculent dans les menus des éditions d’information des médias de la place. Dans l’après-midi de ce dimanche 18 février 2024, c’est le corps sans vie d’un jeune élève en classe de CM2 qui été repêché dans les eaux du fleuve Gbangban, qui traverse une bonne partie de la commune urbaine.
Selon les explications de ses amis trouvés sur place, la victime Laye Mady Fofana, qui est élève à l’école primaire Djassafèkoura, serait venu au fleuve depuis 9 heures dans l’intention de se baigner et que c’est au cours de cette baignade, qu’ils l’ont perdu de vue. Incapables de sauver leur ami portée disparue dans l’eau, ces enfants sont restés aux abords du fleuve jusqu’à l’arrivée d’un autre garçon, un peu plus âgé, lequel, a plongé et qui a vite retrouvé le corps, avant de le sortir de l’eau. Baby Condé, élève à l’école coranique, est le garçon qui a retrouvé le corps. Il revient sur les circonstances.
‘’Il était 13 heures quand je suis venu au fleuve pour me baigner. Alors, j’ai trouvé trois (3) garçons au bord du fleuve qui avaient l’air inquiets et qui m’avaient dit que leur ami s’était perdu dans l’eau depuis 9 heures. Dans un premier temps, je n’ai pas cru, mais j’ai essayé de faire mon mieux pour tenter de le sauver. Alors, dès que j’ai plongé, ma main l’a touché sous l’eau. Je l’ai récupéré, mais il était torse nue et il était déjà mort. C’est ainsi que les riverains ont commencé à venir’’, a-t-il déclaré.
Dans la famille de la victime, c’est la consternation totale, mais aussi la surprise face à cette triste nouvelle. C’est le cas de Djakouba Mara, tuteur de la victime.
‘’Ce matin, j’ai demandé à Laye Mady de préparer du thé pour moi ; donc, je lui ai dit de m’attendre que j’allais chercher le paquet de thé. C’est à cet instant qu’on s’est séparé. Alors, c’est à partir du centre-ville qu’on m’a appelé au téléphone me demandant de revenir immédiatement à la maison. Voilà la mauvaise nouvelle qui m’attendait, on me dit que mon petit fils s’est noyé. Son père est couché à la maison paralysé par l’hypertension. Pour le moment, on attend la décision des autorités pour passer à l’enterrement’’, a-t-il souligné.
Face à la récurrence des cas de noyades dans ce cours d’eau, Mohamed Nabé, président du conseil de quartier Mbalia-kôrô, mise sur la jeunesse pour stopper ce phénomène, qui endeuille chaque année des familles.
‘’Presque chaque année, à pareil moment, on enregistre au moins un cas de mort par noyade et la plupart des cas, ce sont des élèves qui sont victimes. On a toujours sensibilisé les responsables de familles, mais le phénomène ne fait que continuer. Vraiment, c’est déplorable. Pas plus qu’avant-hier, j’ai tenu une réunion avec le bureau de la jeunesse pour mettre en place une stratégie qui empêcherait les jeunes élèves à rejoindre cet endroit du fleuve qui est extrêmement profond.
Désormais, nous allons mettre en place une équipe qui aura pour mission, de veiller sur les lieux et d’interpeller tout enfant qu’elle trouverait dans les parages. Donc, en ce moment, c’est les parents qui répondront devant la police. Pour l’instant, le corps est allongé sous le manguier. Les officiers de police ont effectué le constat d’usage et on attend le médecin légiste’’, a-t-il préconisé.
Pour l’heure, les citoyens qui commencent à s’agacer face à la démultiplication des cas de noyades des jeunes élèves à Kissidougou, attendent enfin le réveil des autorités administratives, judiciaires et scolaires, pour mettre en place des mécanismes de surveillance, afin de minimiser ces malheureux cas.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
(+224) 610 454 552