La sculpture est l’un des métiers de l’artisanat guinéen qui consiste à transformer le bois en statue ou à des objets d’arts. Cependant, ce métier tant à disparaître à travers d’énormes difficultés dont les artisans traversent.
A Kindia par exemple, nombreux sont ceux qui ont tendance à délaisser ce métier par manque de la clientèle, mais également au non écoulement des différentes œuvres d’art confectionnées par les sculpteurs. Une situation qui pousse certains d’entre eux à se lancer dans la conduite des mototaxis. C’est le cas de Sékou Soumah, sculpteur, que notre correspondant régional a rencontré dans son atelier au quartier Gare, dans la commune urbaine de Kindia. Il explique le calvaire auquel lui et ses pairs sont confrontés.
‘’Actuellement, ça ne marche pas. D’abord, pour trouver le bois, du village jusqu’en ville, ça coûte cher. Donc, on ne fait que des petites pièces pour les africains qui peuvent payer au moins 10 000 à 15 000 GNF pour nourrir nos familles. Aujourd’hui, par manque d’achat de nos produits, beaucoup des sculpteurs sont devenus des conducteurs de motostaxis, afin de subvenir aux besoins leurs familles. C’est le cas également pour moi, je travaille à l’atelier. Après quelques heures, je sors faire le mototaxi, parce que notre travail de sculpture ne marche pas par faute de la clientèle, mais aussi l’État nous a abandonné et ce secteur qui est une identité traditionnelle et historique dont il devrait valoriser’’, a-t-il déploré.
Pour sa part, Amadou Camara, un autre sculpteur, invite les autorités à valoriser ce métier. ‘’Pour avoir les bois, nous partons très loin dans les villages et lorsque les bois sont trouvés, on est obligés encore de louer les véhicules pour venir prendre ces bois et les envoyer dans nos ateliers. Et le pire, les statuts que tu vois arrêter là, sont sous commande, mais il y a de cela plusieurs années qu’on ne voit même pas les clients qui ont fait la commande. Certains ont fait presque 5 à 6ans avec nous.
Les autres que tu vois bien emballer, ont été envoyés en Europe, mais ça n’a pas marché. Le boss d’ici avait pris un conteneur, les frais, les papiers, il s’est en chargé à lui seul. Les statues sont parties en Europe et revenues sans être achetées et même 10 millions GNF, il n’a pas gagné. Avant son départ d’abord, il avait pris un crédit à la banque, dans l’espoir de rembourser après l’achat de ces statues en Europe. Et malheureusement, ce n’était pas achetées. Donc, il était obligé de revendre ces véhicules pour s’s’acquitter de ces dettes. Et on dit souvent en matière d’art, la Guinée est première en Afrique de l’ouest. Mais moi, je me dis que nous sommes encore le dernier en Afrique de l’ouest sur le plan économique. Car en Guinée, 85% des sculpteurs n’ont pas pu construire, pas de revenus descends et autres. Moi, je suis père de 8 enfants et je fais mototaxi, car mon métier de sculpteur ne marche pas et je n’arrive pas à subvenir à mes besoins quotidiens et ceux de ma famille.
Vraiment, nous demandons aux autorités de valoriser ce métier en créant des lieux touristiques qui permettront aux expatriés d’acheter nos produits, mais aussi à subventionner nos activités’’, a-t-il lancé.
Depuis Kindia, Amara dji SYLLA, pour Lerevelateur224.com.