En plus de la crise sociopolitique qui frappe le pays, celle liée au carburant est venue envenimer la situation déjà très précaire. Conséquence : les activités socioprofessionnelles et économiques sont à l’arrêt. Une situation, qui inquiète les observateurs les plus avertis. C’est le cas de Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) qui s’est confié à un journaliste de notre rédaction ce mardi 9 janvier 2024.
Depuis l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry, le 18 décembre dernier, les guinéens traversent une crise qui ne dit pas son nom, affectant ainsi la mobilité des citoyens. Une situation perçue comme de l’incompétence de la part des autorités de mener à bien cette transition. Selon Souleymane Souza Konaté, le CNRD a échoué dans sa mission de diriger la transition.
‘’Il faut se rendre à l’évidence que le CNRD a échoué et a perdu toute légitimité dans la gestion de cette transition. La Guinée va mal et très mal. L’incendie du principal dépôt de la Société Guinéenne de Pétrole (SGP), construite depuis l’indépendance et qui avait tenu jusque-là, est une preuve éloquente de l’amateurisme et de l’incompétence du CNRD qui doit la vérité au peuple martyr de Guinée dont une bonne partie souffre et continuera de souffrir pendant de nombreuses années des horribles conséquences de cette tragédie. Le guinéen souffre aujourd’hui du fait d’une gouvernance erratique et chaotique prônée par le CNRD’’, dénonce cet acteur politique.
Il évoque également la gabegie financière, la corruption, des phénomènes qui gangrènent la transition, avant de dénoncer l’opacité qui caractérise le cadre de dialogue qui peine toujours à aboutir.
‘’Sur le plan économique, les dégâts sont indescriptibles. L’économie longtemps sous perfusion est en train de passer en salle de réanimation en raison de la mauvaise gestion du CNRD, la corruption industrielle, l’enrichissement illicite et la gabegie financière institutionnalisée.
Le secteur minier, principal locomotive de notre économie, est géré en toute opacité comme en témoignent les nombreuses exonérations des taxes et impôts révélées récemment par le CNT. Dans cet autre secteur, il n’existe aucune lueur d’espoir.
Sur le plan politique, c’est l’hécatombe. Le dialogue, jamais véritablement initié, est au point mort. Les principaux acteurs politiques et sociaux contraints à l’exil et la justice instrumentalisée pour écarter des adversaires gênants, incorruptibles et attachés aux valeurs de la démocratie, des libertés et de l’État de droit’’, s’est défoulé le responsable de la cellule de communication de l’ANAD.
Mohamed FOFANA, pour Lerevelateur224.com.