L’accident tragique survenu ce samedi 16 décembre entre les sous-préfectures de Tiro et Banian (Faranah) a coûté la vie à 11 passagers avec 47 blessés dont plusieurs cas de trauma crânien.
Un bus de transport commun dénommé ‘’l’étoile de la forêt’’ qui a quitté Conakry au petit matin de ce samedi, se rendait à Kissidougou, ayant à son bord plusieurs dizaines de passagers, parmi lesquels, des femmes et des enfants.
L’annonce de cette triste nouvelle a plongé la cité de Kissi-kaba Keita dans un choc émotionnel indescriptible. Depuis ce samedi soir, l’atmosphère de la ville n’est plus celle qu’on connaissait: les radios de la place ont interrompu leurs programmes et la plupart jouaient des musiques douces, les citoyens mobilisés à l’hôpital préfectoral et dans les familles éplorées, et plusieurs activités économiques aux arrêts.
Cependant, dans la matinée de ce dimanche, la Direction Préfectorale de hôpital a procédé aux remises des corps aux différentes familles endeuillées avec la présence des autorités administratives, des responsables des services de sécurité et des habitants de la ville fortement mobilisés.
Sous le choc et face à la gravité des cas de blessure, Docteur Sidibé Mamadou Kadiatou, Directeur Préfectoral de la santé de Kissidougou dresse le bilan macabre et demande l’aide des autorités au plus haut niveau pour la prise en charge des blessés.
‘’Suite à cet accident grave, nous avons reçu neuf corps dont 4 femmes et deux enfants et 47 blessés. Dieu merci ce matin, tous les corps ont été identifiés et mis à la disposition de leurs parents. Maintenant, au niveau des blessés, il y a beaucoup de cas de trauma crânien qui ne peuvent pas être pris en charge ici. Donc, cela nécessite des évacuations sur Conakry. C’est pourquoi, j’interpelle la hiérarchie pour qu’elle vienne au secours pour ces cas graves’’, a-t-il lancé.
Suite à l’analyse minutieuse des corps, le médecin de constat de l’hôpital préfectoral de Kissidougou, docteur Siaka Doukouré présente le résultat.
‘’Après analyse, il s’est révélé que la plupart des neufs corps ont trouvé la mort suite au traumatisme au niveau de leurs têtes. Depuis hier, avec mon équipe, on a travaillé d’arrache-pied pour une bonne gestion de ces corps. Seulement, il y a un seul corps dont on n’a pas retrouvé les parents, mais on a appelé les responsables de sa communauté, pour qu’ensemble, on puisse l’identifier et le mettre à la disposition de sa famille. Quant aux enfants décédés, ils ont été restitués à leurs parents sous condition d’engagement’’, a-t-il dressé.
Rencontré à l’hôpital, Abel Millimouno, l’un des rescapés de cet accident, jeune étudiant en phase de Master, nous raconte sa mésaventure. ‘’En fait, nous avons quitté Conakry à 4 heures 26 minutes et tout allait bien jusqu’à Faranah. Tout a commencé quand un autre bus nous a dépassé, alors, notre chauffeur n’a pas digéré cela. Donc, il ne contrôlait plus la vitesse, car il cherchait à tout prix à rattraper ce bus. Nous sommes rentrés dans un premier virage à gauche en pleine vitesse et le bus a commencé à balancer, puis un deuxième virage à droite, maintenant, c’est au niveau du troisième virage que l’un des pneus s’est crevé. Alors, nous avons laissé la route et on a cogné un Merina. J’étais derrière, j’ai entendu les cris au secours. Les gens sont venus pour me tirer de là, mais il y avait un cadavre sur moi, donc, ils ont tiré d’abord le cadavre et finalement, je suis sorti. J’étais sous le choc, j’ai même oublié les numéros de téléphone de mes parents. Heureusement, j’ai réussi à joindre une cousine que j’ai informée ; et à travers elle, toute la famille était au courant’’, raconte-t-il.
A noter que parmi les victimes, figure le maire de la commune rurale de Yombirô, l’une des 12 communes que compte la préfecture de Kissidougou.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.