Le pouvoir oppose, l’opposition unit. Le RPG, lorsqu’il était au pouvoir a combattu, sans relâche, L’UFDG, opposé à lui, son ennemi politique juré, son redoutable concurrent dans les urnes. La survie de l’un des bords semblait dépendre de la disparition de l’autre. Un duel au sommet, sans quartiers, qui a distrait le pouvoir de l’essentiel et contraint L’UFDG à la résistance , à une guerre des tranchées, à tous les égards, éprouvantes. Puis, arriva, soudainement, le coup d’Etat qui fut fatal au régime établi mais scella aussi le sort de l’opposition politique traditionnelle. Il y en a un qui a perdu sans que l’autre ne gagne.
Personne, en définitive, n’a trouvé son compte: le RPG a perdu le pouvoir qu’il avait réussi à garder à l’issue d’un combat de titans, l’opposition qui s’était frottée les mains devant un horizon qu’elle croyait maintenant dégagé , est dans l’impasse, harcelée de toutes parts. Elle traverse les pires difficultés de son histoire après les épreuves subies dans le passé.
Tous les politiques déchus ou qui ont le pouvoir à leur portée, ne savent pas où donner de la tête ni ce qu’il adviendra d’eux dans un futur proche ou lointain. La solidarité dans le malheur, l’instinct de survie, mieux que d’autres raisons de bon aloi avancées souvent pour faire bonne figure, ont pris le dessus sur les blessures personnelles et les rancunes d’un passé très récent. En général, il en est ainsi : les Guinéens n’arrivent à s’entendre que lorsqu’ils se sentent tous en danger, menacés, si non, c’est chacun pour soi, Dieu pour tous ou la logique du malheur des uns doit faire le bonheur des autres. On est prompt à s’unir pour survivre, mais on n’est jamais capable de s’accepter pour avancer et agir ensemble. Peut-être qu’avec toutes expériences malheureuses que chacun a connues , un jour viendra où le pays passera avant les intérêts égocentriques et les jeux de pouvoir. Amen !
D’ici là, L’UFDG a invité le RPG à son siège pour marquer d’une pierre blanche le 16ème anniversaire de l’avénement de Cellou Dalein Diallo à la tête du parti. L’ancien parti au pouvoir a honoré l’invitation et a pris une part active aux commémorations.
Que s’est-il passé pour que le RPG et L’UFDG fassent la paix des braves qui paraissait impossible ? Combien de temps durera la trêve forcée et susceptible d’être remise en cause par les batailles politiques et électorales à venir ?
En tout cas, on voit que l’entente cordiale est possible entre adversaires politiques, une cohabitation pacifique est tout aussi possible entre compétiteurs politiques, candidats à des élections et vainqueurs dans les urnes. Pendant la traversée du désert aussi bien que lorsqu’on tient le gouvernail, l’autre ne devrait pas être considéré comme homme à abattre. Le coup d’Etat et d’autres événements malheureux l’ont rappelé pour qu’on s’en souvienne dans l’avenir pendant les moments de gloire.
Bon dimanche dans la nostalgie et le regret du pouvoir perdu dans l’espoir que tout cela serve de leçons à tous.
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