Situé en face du commissariat central, au quartier Madina, le musée préfectoral de Kissidougou n’est plus opérationnel depuis 2022. Année à laquelle, l’ancien Directeur, Seinkoun Diakité était admis à faire valoir son droit à la retraite. En tout cas, depuis cette date, l’État tarde à désigner un autre gestionnaire de ce précieux temple, qui représente non seulement une fenêtre ouverte sur la riche histoire de Kissi-faramaya, mais aussi, un réservoir des symboles vivants de la variété culturelle et artistique de la région.
Pourtant, avant cette malheureuse situation que traverse ce musée, l’endroit était convoité par le public tant local qu’étranger, notamment les enseignants, les touristes, et surtout des élèves qui sont d’ailleurs les premières victimes de ce blackout culturel.
Ainsi, dans les rangs des intellectuels et d’autres responsables éducatifs de la cité de Kissi-kaba Keita, des voix commencent à s’élever pour interpeller le département de la culture, à prendre les dispositions idoines en vue de relancer les activités au sein du musée, avant la rentrée prochaine des classes. C’est l’avis de Tamba Kemo Kamano, Directeur de la délégation sous-préfectorale de l’enseignement élémentaire de Kondiadou.
‘’Le constat il est alarmant, il est amer, vraiment, c’est déplorable de voir un service étatique fermé pendant plus d’un an maintenant. Le musée, c’est un service très important pour nous-mêmes, mais aussi, pour les futures générations, c’est là qu’on peut voir ou même toucher les traces de nos devanciers, leurs armes, leurs outils, leurs habillements ou des masques. C’est pourquoi, j’invite les décideurs à rouvrir notre musée, pour le bonheur des élèves, car il y a des leçons enseignées au CM2 et au lycée, les enseignants ont besoin de l’apport du musée, pour aider leurs élèves à mieux cerner ces passages de l’enseignement’’, a-t-il déclaré.
De même, ce responsable, n’a pas manqué de faire des suggestions, pour rendre le musée plus attractifs prochainement.
‘’Il y a trois (3) ans, je venais beaucoup au musée, pour mieux comprendre le passé. Mais à chaque fois que je venais, c’était les mêmes objets que je trouvais, ce qui veut dire que le musée n’est pas ravitaillé. Alors, si cet endroit est bien fourni et bien entretenu, ça peut être source de revenus pour l’État’’, a-elle ajouté.’.
Comme la nature à horreur du vide, la devanture du musée avait tendance à devenir un dépotoir d’ordure et un abri idéal pour les fous. Il a fallu l’action citoyenne d’Ismaël Fara Léno, dont la blanchisserie est contiguë au musée. Ce citoyen exemplaire a pris le soins de dégager les tas d’immondices qui avaient commencé à prendre forme devant le musée. Il revient sur les motifs de son acte.
‘’C’est grâce à l’ancien Directeur, Seinkoun Diakité que j’ai gagné cette place, pour installer ma blanchisserie. Donc, aujourd’hui, s’il est parti à la retraite, je dois lui rendre la monnaie en m’occupant de la propriété des lieux, car je suis témoin. Quand il était là, il prenait bien soins du musée. Je suis vieux et je suis malade, mais avec la volonté, j’ai réussi à nettoyer le coin comme vous remarquez, cela m’a pris deux (2) jours. Mais aujourd’hui, tout le monde est fier de voir la devanture propre. L’endroit était déjà sale et les nourrices venaient y jeter les Pampers ici m’’, a-t-il déploré.
Toutefois, cet état de fait vient confirmer le triste constat selon lequel, les cadres des différents départements sont concentrés à Conakry, tandis que le besoin en personnel se fait ressentir ardemment en province.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino Sylla, pour Levelateur224.com.
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