En début de semaine, précisément le lundi 27 mars 2023, l’audience du procès des évènements du 28 septembre, avait été momentanément suspendue, à la demande des avocats de la défense et de la partie civile, qui avaient protesté contre le non-paiement de leur budget, qu’ils estiment être dans la ligne budgétaire du procès.
Pour couper court à toutes spéculations relatives à une existence de budget, ce ‘’groupement momentané’’, ces hommes en robe noire ont eu un échange franc et direct dans la soirée de ce mercredi 29 mars 2023, avec le ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright à la chancellerie.
Cette délégation conduite par Me Dinah Sampil, Me Amadou DS Bah, Me Pépé Antoine Lamah, Me Jocameh Haba, Me Hamidou Barry, Me Pépé Koulémou, pour ne citer que ceux-ci, était venus prendre des nouvelles auprès du Garde des Sceaux.
Devant ses hôtes de marque, Alphonse Charles Wright a indiqué à ses interlocuteurs, que le procès des évènements du 28 septembre 2009, n’est pas celui du Ministère de la justice et des Droits de l’Homme, mais plutôt le procès du peuple de Guinée.
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‘’J’étais très surpris quand j’ai vu ce qui se passait à la télé, je me suis dit que moi je ne méritais pas cela venant de vous’’, dira-t-il, avant d’apporter des détails.
‘’Je vais vous expliquer, parce que j’ai l’impression qu’il y a des gens qui vous disent qu’au département de la Justice, qu’il y a des lignes qui sont réservées aux avocats, il y a des gens qui vous racontent cela. Je vais vous expliquer tout, peut-être qu’à partir de là, vous allez comprendre que ceux qui vous l’ont dit, vous ont envoyé sur un terrain d’argile, auquel vous devriez faire beaucoup attention pour ne pas que franchement, l’incompréhension puisse aller à des sujets qui fâchent. Je ne voudrais surtout pas ça entre nous. Pour organiser ce procès, on a mis en place trois organes : Un comité de Pilotage dont je suis le Président, le ministre du budget, le vice-président et les autres partenaires bi et multilatéraux qui sont membres. Notre rôle est simple : il est de tout mettre en place pour que le procès débute, valider tout ce qui est comme budget (…). A priori, le ministre n’a rien à avoir dans la gestion des ressources, je veux que cela soit compris de manière très claire. Ni moi, ni le ministre du budget, ni le ministre des finances, n’avions de rôle à jouer dans le cadre de la gestion. Lorsque le budget a été voté, on a procédé à la création de deux (2) comptes au niveau de la Banque Centrale. Le premier compte, on s’est dit qu’il va servir à l’organisation du procès (sécurisation et tout ce qui a été validé en lien avec ça). Le deuxième compte, est l’indemnisation des victimes, parce que pour nous, c’est la finalité de ce procès et qu’à l’issue de tout, que les victimes puissent quand même obtenir de la réparation pécuniaire de la part de l’Etat’’, a précisé le ministre Charles Wright.
Toujours dans ses explications, le Garde des sceaux fait savoir ” dans un premier temps, de fait dans le cadre de l’organisation de ce procès, qu’un montant de dix (10) milliards de GNF a été obtenu et que les partenaires au développement, j’ ai l’objectif jusqu’à ce stade du procès, n’ont absolument pas le rien apporté comme financement.
‘’Puisque le problème de justice est un problème de souveraineté, nous, on s’est dit non ! Ce n’est pas parce que les partenaires qui ont promis qu’ils agiront pour accompagner l’Etat guinéen, s’ils ne font rien, nous on ne trouve pas ? Alors j’ai enlevé les dix (10) milliards sur mon budget (Budget du département de la justice ndlr) dans un premier temps, pour alimenter les deux comptes en partageant en deux. Une au compte de l’indemnisation des victimes et l’autre, pour la sécurisation’’, a t-il ajouté.
Devant ces avocats mobilisés pour la circonstance, Alphonse Charles Wright a réitéré ses propos en soutenant que l’Etat ne doit à aucun avocat dans ce procès, puisque selon lui, il s’est battu pour cela qui n’était pas prévu au préalable.
”On ne peut pas ordonner le paiement de quelque chose qui n’est pas prévue, cela deviendra un détournement. Le montant qui est là, son utilisation est prévue part un arrêté. Moi ministre de la justice, ne peut pas vous dire aujourd’hui, quel je vais modifier et créer uiune ligne parce que les avocats ont besoin. Ce n’est pas automatique. C’est pourquoi, quand vous-même (avocats ndlr) êtes venus me voir, je vous ai dit attendez, je vais me voir avec mes cadres techniques, avant de réagir en venant vers vous. Mais si je vois que les gens disent que l’Etat nous doit quelque chose, je le répète encore, l’Etat n’est débiteur de personne et personne n’est créancier de l’Etat, c’est ça la vérité. Parce que quand vous le dites à la face du monde, c’est une façon quand-même de nous mettre face à une responsabilité gênante, alors qu’il était nécessaire au lieu de faire suspendre leurs participations aux audiences, tout cela comme vous le faites, que nous venions nous retrouver. Parce que mon souci aujourd’hui, je suis conscient que je dois tout faire pour vous accompagner’’, a réitéré M. Wright.
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Par ailleurs, le chef du département de la Justice et des Droits de l’homme a donné quelques astuces à ces hommes en robe noire, sur comment un plan pourrait être élaboré, afin de revoir l’arrêté, histoire de prévoir une ligne budgétaire des avocats dans un plan d’action.
Ainsi donc, prenant la parole, le porte-parole des avocats a mentionné que l’abandon des audiences récemment par eux, n’était nullement de la mauvaise foi. Il évoque par ailleurs d’incompréhension. Me Dinah Sampil argue le manque d’information entre son groupe et le département de la justice à travers son premier responsable.
‘’Ce n’était pas de la mauvaise foi, nous n’avons pas tous les mêmes possibilités d’entrée dans ce département. Donc, les informations, nous les recevons au fur et à mesure et on les gère comme ça’’, a réagi l’avocat.
Ce groupement ‘’momentané’’ d’avocats a promis au ministre Wright, de déposer un plan de prise en charge.
Moussa Rama, pour Lerevelateur224.com