‘’Depuis l’échec de Bush au Moyen-Orient, à vouloir à tout prix, pour des raisons obscures, mettre fin au régime de Saddam Hussein, nous, Occidentaux, devrions avoir beaucoup d’humilité dans nos approches « démocratiques »…
20 ans après qu’avons-nous appris ?
Nos standards, parfois à géométrie variable, dictés depuis les capitales occidentales ne fonctionnent assurément pas sur des cultures et des réalités complexes très différentes.
Ainsi, après avoir passé quelques semaines sur le terrain récemment, et depuis maintenant 4 ans d’expérience, qu’est-ce que je retiens de notre approche à l’égard de l’Afrique ? Ce papier de Jeune Afrique est très intéressant sur l’un des pays que j’ai visité : la Guinée Conakry.
Durant ce séjour, j’ai eu le plaisir et la chance d’avoir un long entretien avec le Président Alpha Condé. « La France n’a pas à dicter sa conduite aux États africains » m’a-t-il répété durant nos échanges avec une farouche volonté d’engager une « révolution culturelle » dans son propre pays selon ses propres mots.
Beaucoup de choses m’apparaissent désormais évidentes et rétrospectivement, nous devrions faire notre propre bilan dans la gestion des relations avec l’Afrique depuis les périodes coloniales. Dire nos erreurs, dire nos réussites aussi, mais ne jamais juger, ni prendre de haut.
Rendons-nous compte, un Président africain qui rentre dans une administration pour contrôler si à 8h du matin les fonctionnaires sont bien à leur poste, c’est un geste politique très fort qui signifie que l’absentéisme et que la mobilisation des forces vives vient du sommet de l’Etat…
Il y a des dynamiques et des gestes politiques qui ne peuvent être compris en Europe, des actes officiels qui relèveraient davantage du folklore pour nous que d’avancées concrètes mais en réalité, si l’on veut que l’Afrique devienne cette grande puissance mondiale, la première des choses à faire : laissons les Africains gérer leur continent sans regarder cela avec nos lunettes d’Européens. Respectueusement. Au rythme des peuples et en respectant leurs problématiques.
Dans cette dialectique : entre faut-il le développement économique ou la démocratie comme préalable ? Chaque peuple, de manière souveraine, sans l’ingérence ou le regard prétentieux des médias occidentaux, doit pouvoir y répondre.
La France, dans ce qui est attendue d’elle en Afrique, doit accompagner le développement de manière endogène, équitable et juste, dire quand les droits de l’homme ne sont plus respectés – au regard des traités internationaux – et tenir un langage de vérité en partenaire privilégié d’égal à égal’’, a fragile député.